La Palestine au menu des discussions entre Mohammed VI et Abdallah II

En visite au Maroc le 27 et 28 mars, Abdallah II devrait s’entretenir avec Mohammed VI du prochain sommet arabe, de la question de Jerusalem et de la reconnaissance américaine de la souveraineté d’Israel sur le Golan, apprend TelQuel de source jordanienne.

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Le roi Abdallah II de Jordanie est attendu au Maroc pour une « visite d’amitié et de travail » les 27 et 28 mars, a confirmé le Palais royal marocain le 26 mars. Selon la même source, Mohammed VI « aura des entretiens officiels » avec son hôte, sans préciser leur teneur.

Une source jordanienne précise à TelQuel le programme prévisionnel des discussions, qui tourneront autour des dossiers régionaux.

Selon notre source, les deux souverains échangeront notamment « à propos du sommet arabe » qui se tiendra du 26 au 31 mars à Tunis.

Deuxième point à l’ordre du jour pour les monarques chérifien et hachémite, « la question palestinienne, surtout la question de Jérusalem », selon notre interlocuteur. Depuis plusieurs semaines, les relations entre Israel et la Jordanie se sont détériorées autour de la question de l’accès à l’esplanade des Mosquées, dont le waqf jordanien à la gestion.

En outre, Abdallah II a annulé une visite en Roumanie, initialement prévue le 25 mars, en signe de protestation après les propos de la Première ministre roumaine sur un transfert de l’ambassade de son pays en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem.

Viorica Dancila a promis le 24 mars à Washington que son pays allait déménager son ambassade en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem, un transfert auquel le président roumain a toutefois aussitôt rappelé son opposition.

Elle s’exprimait au premier jour d’une conférence du lobby américain pro-Israël Aipac. Sa déclaration prend un relief particulier alors que Bucarest assure actuellement la présidence tournante de l’Union européenne.

La Commission européenne a toutefois souligné par la voix de sa porte-parole Maja Kocijancic que « la position de l’UE n’a pas changé » dans ce dossier, à savoir que Bruxelles ne reconnaît pas Jérusalem comme capitale d’Israël.

Troisièmement, selon notre source, Mohammed VI et Abdallah II devraient échanger sur « comment répondre de manière diplomatique et politique à l’annonce du président américain qui a reconnu la souveraineté israélienne sur le plateau du Golan ».

Donald Trump a en effet « formellement » reconnu le 25 mars la souveraineté d’Israël sur le Golan en présence de Benjamin Netanyahu, mettant ainsi en scène ce coup de pouce majeur au Premier ministre israélien à 15 jours d’élections législatives incertaines dans l’Etat hébreu.

Israël a conquis une grande partie du Golan syrien (1.200 km2) lors de la guerre des Six Jours en 1967, avant de l’annexer en 1981. Cette annexion n’a jamais été reconnue par la communauté internationale, et la décision de Donald Trump a été vivement critiquée par de nombreux pays, bien au-delà de la Syrie, qui de nouveau dénoncé lundi une « atteinte flagrante » à sa souveraineté.

Les réactions indignées se sont succédées dans les capitales arabes après la signature de ce décret à la Maison Blanche.

Avec agences