Reprise des hostilités entre les actionnaires de Platinum Power

Après la décision du tribunal de commerce de Casablanca le 21 mars de ne pas placer Platinum Power en redressement judiciaire, le PDG Omar Belmamoun y voit un succès face à son coactionnaire américain Michael Toporek. Ce dernier estime quant à lui que la réaction de Belmamoun est “une tentative de manipulation de la presse et de l'opinion publique.”

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La guerre juridico-médiatique se poursuit entre les deux actionnaires de référence de Platinum Power. Le 21 mars dernier, Omar Belmamoun faisait savoir dans un communiqué que “le président du tribunal de commerce de Casablanca a aujourd’hui tranché en la faveur de Omar Belmamoun, PDG de Platinum Power. L’énergéticien ne sera donc pas mis en redressement. A ce titre, le juge a débouté l’actionnaire américain Michael Toporek. La demande a de ce fait été classée sans suite”.

Ce travail a pu être réalisé grâce notamment à la mise en place d’une nouvelle gouvernance unifiée”, se félicitait encore Omar Belmamoun. Le PDG de Platinum Power fait ici référence à une assemblée générale extraordinaire du 7 février qui avait décidé “la révocation de Michael Toporek du conseil d’administration de Platinum Power”, “la nomination de Monsieur Omar Belmamoun en qualité de président directeur général”, ainsi que “la démission de PME Croissance représentée par Monsieur Brahim El Jai de son mandat d’administrateur,” selon le modèle J dont TelQuel détient copie. Une décision contestée par Michael Toporek. Dans un communiqué publié dans la foulée, ce dernier considérait que “l’AGE n’est et ne saurait être compétente en matière de nomination du conseil d’administration de la société au titre de la loi et des statuts”.

A nouveau, Michael Toporek réagit le 22 mars à la sortie de son coactionnaire la veille. Un communiqué de Brookstone Partners, le fonds via lequel Toporek est actionnaire de Platinum Power, affirme “n’avoir initié aucune demande de redressement et n’avoir été débouté d’aucune action. La procédure judiciaire à laquelle M. Belmamoun fait référence fait suite à une procédure d’alerte introduite par le commissaire aux comptes de la société Platinum Power en raison des graves difficultés financières de la société dues à sa gestion désastreuse”.

Effectivement, dans une lettre datant du 31 janvier, et dont nous détenons copie, les avocats de l’investisseur américain s’appuient sur la procédure d’alerte déjà initiée par le cabinet Mazars après l’audit de l’entreprise. La défense de Toporek alerte le juge sur “la nécessité de trouver une solution urgente afin de sauver l’entreprise, et ce en écartant le PDG de Platinum Power mis en cause dans des fautes de gestion qui lui sont imputées, et en permettant à M. Toporek de présenter des solutions en vue de trouver des solutions alternatives pour redémarrer l’entreprise”.

Brookstone Partners réaffirme sa disposition à réaliser un plan de recapitalisation, toutefois conditionné à la révocation de M. Omar Belmamoun du management de la société du fait de sa gestion désastreuse”, rappelle le communiqué de Michael Toporek. “Brookstone Partners précise avoir introduit une action judiciaire pénale à l’encontre de M. Omar Belmamoun pour détournement, disposition frauduleuse des fonds de la société Brookstone Partners Morocco, escroquerie et abus de confiance”, lit-on encore dans le document. La plainte a été déposée le 28 février auprès du Tribunal de première instance de Rabat, accusant Omar Belmamoun d’avoir détourné 9,5 millions de dirhams du fonds d’investissement Brookstone Partners Morocco. Une accusation rejetée par ce dernier, pour qui ces dépenses rentraient dans les activités du fonds.

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