Genève II: Le Maroc insiste pour une solution « réaliste et pragmatique » au conflit

Au premier jour des discussions sur le Sahara de “Genève II”, le 21 mars à Bursins, les représentants du Maroc se sont exprimés en faveur  d’une solution d’autodétermination confinée aux paramètres de “réalisme, le pragmatisme et durabilité”. Les délégations de l’Algérie et du Polisario ont, elles, affiché leur opposition à “une lecture sélective et tronquée de l’autodétermination”.

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Le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, lors de la conférence de presse organisée suite à la première table ronde de Genève sur le Sahara, en décembre 2018. Crédit: AFP

Le programme est désormais connu. Selon des sources diplomatiques marocaines, les quatre parties conviées par Horst Koehler se sont mises d’accord, ce 21 mars, sur l’ordre du jour de cette deuxième table ronde sur le Sahara et sous l’égide de l’ONU. Ainsi, après avoir fait le bilan de la première rencontre qui s’est tenue les 5 et 6 décembre derniers, les représentants du Maroc, de l’Algérie, de la Mauritanie et du Polisario évoqueront les “paramètres de la solution politique” et de l’intégration régionale.

Lors de cette réunion, les représentants du Royaume se sont exprimés en faveur d’une solution d’autodétermination “ confinée et conditionnée parmi les paramètres qui sont le réalisme, le pragmatisme et la durabilité” indiquent nos sources. Des termes que l’on peut retrouver dans la résolution 2440 du Conseil de sécurité de  l’ONU relative au mandat de la MINURSO adoptée au mois d’octobre dernier.

Notre source diplomatique indique néanmoins que l’Algérie et le Polisario “se sont fortement opposés” à débattre d’une solution politique dans le cadre de ces paramètres, estimant qu’il s’agissait d’“une lecture sélective tronquée de l’autodétermination”. Pour rappel, le Maroc considère que son plan d’autonomie est une forme d’autodétermination. Historiquement, et depuis la présentation de ce plan, le Royaume a refusé toute autre solution au conflit du Sahara.

La même source précise que le Maroc “participe à cette table ronde sur la base d’une position claire et d’un engagement sincère pour parvenir à une solution politique réaliste, pragmatique qui repose sur le compromis”. Notre interlocuteur affirme qu’il revient “aux autres parties de saisir l’opportunité de la 2e table ronde pour démontrer leur volonté et leur engagement réels de progresser vers une solution politique”.

L’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, Horst Köhler a formulé l’espoir de voir la 2e table ronde “renforcer la dynamique positive” de la précédente rencontre.

Köhler “espère que cette rencontre permettra de renforcer la dynamique positive qui avait caractérisé la première table ronde tenue en décembre dernier à Genève”, indique le bureau des Nations Unies dans une note à la presse rendue publique le 21 mars après midi.

Cette deuxième table ronde sur le Sahara a débuté dans l’après-midi du 21 mars et se terminera le 22 mars prochain. Dans l’agenda onusien sur le Sahara, ce rendez-vous précède la présentation du traditionnel rapport du secrétaire général de l’ONU sur le Sahara,  généralement présenté lors de la première moitié du mois d’avril. Suivra ensuite le vote par le Conseil de la sécurité de l’ONU de la résolution relative au mandat de la MINURSO qui se tient généralement durant la deuxième quinzaine d’avril.