Les tribunaux ont besoin de 400 nouveaux procureurs en 2019

Pour Mohamed Abdennabaoui, président du Ministère public, la nomination en 2018 de 30 nouveaux procureurs reste « bien en deçà des besoins réels des tribunaux ».

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Mohamed Abdennabaoui le 30 janvier à Rabat, pour le lancement de l'année judiciaire. Crédit: Rachid Tniouni / TelQuel

En 2018, 3.172.202 jugements ont été prononcés dans les tribunaux marocains. Un chiffre en hausse de 16% par rapport à l’année 2017. En moyenne, chaque juge a rendu 1.137 jugements en 2018, soit une augmentation de 18% comparé à l’année précédente. Ces chiffres ont été annoncés par Mustapha Fares, premier président de la Cour de cassation, président délégué du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ), le 30 janvier à Rabat, à l’occasion de l’ouverture l’année judiciaire.

Le chef du Parquet, Mohamed Abdennabaoui a considéré comme « positive » l’évaluation de la première année de la présidence judiciaire du Ministère public, et ce « malgré un manque des ressources humaines dû à des raisons juridiques, organisationnelles et réelles ». Pour Abdennabaoui, en dépit de la nomination de 30 nouveaux procureurs en 2018, ce chiffre reste bien en deçà des besoins réels des parquets généraux, qu’il estime à 400 magistrats. D’après lui, « ces nouvelles nominations répondent à peine aux besoins des six tribunaux de premières instances inaugurés en décembre dernier ». Ainsi, il appelé à « allouer suffisamment de postes budgétaires pour nommer les magistrats indispensables au fonctionnement de huit nouveaux tribunaux dont l’ouverture interviendra lors des prochains mois », estimant que « chacun d’entre eux nécessitera 50 procureurs et plus du double de juges ».

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Mohamed Abdennabaoui a également révélé que le Ministère public a reçu plus de 10.000 plaintes au cours de l’année, et que plus de 80% d’entre elles ont été déposées par les plaignants eux-mêmes au service des plaintes à la présidence du Parquet. Des chiffres qui prouvent selon lui que « le Ministère public a pu jeter des ponts de communication avec les citoyens pour gagner leur confiance ». La confiance du citoyen en l’institution se reflète, selon Abdennabaoui, « par les résultats de la ligne téléphonique directe de signalement des affaires de corruption, qui a reçu, depuis sa création en mi-mai dernier, plus de 19.168 appels téléphoniques, dont certains ont abouti à la détection de 62 cas de corruption concernant différentes régions du Royaume et dans lesquels des fonctionnaires et salariés dans plusieurs secteurs ont été impliqués ».