Les humains ne représentent que 0,01% de la masse vivante sur Terre

Ou comment une espèce minoritaire, la nôtre, parvient à chambouler les plus grands règnes vivants de la planète.

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L’impact de la civilisation humaine se mesure dans la biomasse. Crédit : CC0

Quelle est la place de l’humain sur la planète ? Pour certains, elle est l’épicentre même de tout ce qui est ; pour d’autres, insignifiante dans cette immensité. Si les religions inscrivent l’homme dans un univers restreint et géocentrique, la science prouve que nous ne pesons pas bien lourd. Imaginez une balance géante : d’un côté, 7,53 milliards de personnes, de l’autre, toutes les bactéries  — qui se compte en millions de trillion de trillion — présentes sur Terre. Poids mouche contre poids lourd. Les humains ne représentent que 60 millions de tonnes de carbone, soit environ 1 166 fois moins que les bactéries, selon une étude de Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS).

Nous constituons 0,01 % de la masse du vivant. Même les mollusques pèsent plus lourd.

Crédit : TelQuel. Source : PNAS.

 

En fait, l’écrasante majorité de la biomasse vient des végétaux : 450 milliards de tonnes de carbone (Gt C), soit 82 % de la vie sur Terre. Bien loin derrière les bactéries (70 Gt C) et les champignons (12 Gt C) arrivent les animaux, qui pèsent seulement 2 Gt C. Et c’est là que ça devient (vraiment) intéressant : la masse des mammifères sauvages terrestres a été divisée par sept et celle des végétaux par deux par rapport à leur niveau précivilisationnel. 

Nouvelle extinction massive

Le taux d’extinction des espèces est 100 fois plus élevé que lors des cinq précédentes extinctions massives (période glaciaire, réveil de volcans, météorite dans le Golfe du Mexique il y a 65 millions d’années…) Si bien que dans le continent Africain, certaines espèces de mammifères et d’oiseaux pourraient perdre plus de la moitié de leurs effectifs, et la quantité de poissons baisser de 20 % à 30 % à la fin du siècle. Alors que le rythme d’extinction s’emballe frénétiquement — nous sommes aux portes d’une sixième extinction massive, appelée l’extinction de l’Holocène —, nous continuons de regarder ailleurs.