Poursuivi pour corruption, l'ex-maire de Had Soualem a été présenté au juge

La première audience de Zine El Abidine El Howass s'est tenue ce mardi. L'ancien maire s'est défendu en affirmant que son procès relevait du règlement de compte politique.

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Zine El Abidine El Howass. Crédit: DR

L’ex-président de la commune de Had Soualem, Zine El Abidine El Howass, a comparu le mardi 25 décembre devant la cour d’appel de Casablanca. Arrêté en juin 2017 en possession de sommes colossales en liquide à son domicile, il est notamment accusé de dilapidation de deniers publics, trafic d’influence, faux en écriture, et falsification de documents administratifs. Il risque la réclusion à perpétuité.

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Zine El Abidine El Howass a eu pour la première fois l’occasion de se défendre. Portant une djellaba en coton et des lunettes, comme décrit par Telquel Arabi, l’accusé a exprimé son incompréhension face aux poursuites engagées contre lui. «Je partais, avec mon sac, au parlement et je me retrouve à Oukacha (Prison de Casablanca, NDLR). Est-ce parce que j’ai accompli mon devoir ? », s’est-il interrogé devant le président de la cour.

Sur l’accusation de corruption contre la délivrance de permis de construire, El Howass assure que durant son mandat,  il ne «recevait jamais de citoyen ou d’investisseur seul au bureau». «Je les reçois en groupe et je ne fais pas de distinction entre un simple citoyen et un investisseur… et c’est peut-être cela mon point faible, et qui fait que je sois maintenant devant la justice», a-t-il ajouté.

«En tant que président de commune, la loi ne me permet pas de donner une autorisation à qui que ce soit dans le domaine de la construction… Même s’il me donnait un milliard je ne pourrais rien pour lui», se défend encore l’ancien maire. Accusé d’avoir réclamé pas moins de 3 millions de dirhams de pots-de-vin à un promoteur immobilier, El Howass a souligné que les autorisations de construire sont délivrées par l’agence urbaine et non la commune.

L’ex-président de la commune voit dans son procès une tentative de règlement de compte politique. El Howass a réussi en 2009 à se faire élire à la tête de la commune sous les couleurs du PAM, puis en 2015 pour le compte du parti de l’Istiqlal. Il tient d’ailleurs l’un des témoins cités dans cette affaire pour responsable de ses ennuis avec la justice: «Je le connais très bien. C’était l’un des candidats pour les élections de 2015 pour le PAM. J’avais informé les autorités que j’allais faire appel s’il se maintenait dans liste, et il a été radié parce qu’il avait été accusé de trafic de cocaïne et qu’il a été gracié par le roi en 2009. C’est ce qui explique son courroux contre moi».

Zine El Abidine El Howass a passé une année et demie en prison avant de comparaitre devant le juge. On lui reproche, entre autres délits, d’avoir attribué un marché de 800 millions de dirhams pour un plan de réaménagement de la commune, sans appel d’offres. Il est également accusé d’avoir procédé au déracinement des dizaines d’eucalyptus qui décoraient la route nationale n°1, puis de les avoir transformés en tonnes de combustibles exploités par quatre hammams de la région, dont il est le propriétaire.

El Howass aurait aussi empêché les services de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEEP) d’intervenir dans certains douars dont les habitants avaient illégalement raccordé leurs domiciles au réseau.

Sept autres personnes sont également poursuivies, en état de liberté provisoire, dans cette affaire. La prochaine audience se tiendra le 4 janvier.