La CEDEAO veut peaufiner son projet de monnaie unique

Alors que les chefs d'État et de gouvernement se sont réunis à Abuja, au Nigéria, dans le cadre du 54e sommet de la Cedeao, la question de la monnaie unique a été abordée. Un groupe de travail multidisciplinaire a été chargé de plancher sur les contours du projet, alors que la question de l'adhésion du  Maroc demeure, elle,  encore en dehors de l'ordre du jour.

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Le président ivoirien Alassane Ouattara en conversation avec ses homologues togolais et ghanéens, Faure Gnassingbé et Nana Akufo-Addo lors de leur arrivée au somet de la CEDEAO à Abuja le 22 décembre. Crédit: AFP

Et si les États d’Afrique de l’Ouest avaient un équivalent à la zone euro ? C’est en ce sens, qu’un groupe de travail a été désigné, en marge de la 54ème session ordinaire du sommet des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) organisé à Abuja, pour plancher les nouveaux contours d’une monnaie unique commune à la zone.

Composé des représentants des Banques centrales, d’experts et chercheurs en sciences économiques et sociales et de juristes, ce groupe de travail est chargé de proposer au comité ministériel « des noms et des signes dans le cadre de la mise en oeuvre du programme de la monnaie unique de la Cedeao »,  mentionne un communiqué sanctionnant les travaux de cette conférence.

L’idée d’une monnaie commune aux pays d’Afrique de l’Ouest fait son chemin depuis 2018. Le 21 février, les quatre chefs d’États membres du groupe de travail sur la monnaie unique ont adopté,  à Accra, une nouvelle feuille de route afin d’accéder à la mise en oeuvre de cette monnaie. Un défi majeur dont la concrétisation est prévue à l’horizon 2020.

Un institut monétaire commun à la Cedeao devait voir le jour à l’aune de cette fin d’année, mais semble avoir quelque peu pris du retard. Aucune mention de ce dernier n’a été faite à Abuja. Il devait, sur le plan technique, s’assurer de fédérer les institutions existantes et réduire les critère de convergence, de onze à six, facilitant ainsi l’adoption d’une monnaie commune.

Dans cette région où le franc CFA reste la monnaie la plus utilisée chez les pays francophones, les dirigeants ouest-africains ont montré un certain volontarisme à tisser un espace commun pour une meilleure intégration régionale. « En 2018, six Etats membres de notre région enregistraient un taux de croissance supérieur à 6%. Les économies de la région montrent donc une résilience aux chocs exogènes et aux difficultés internes auxquelles elles sont confrontées notamment l’impact du changement climatique ; le terrorisme et l’extrémisme violent », a relevé Jean-Claude Kassi Brou, président de la commission de la Cedeao.

Alors que le Maroc a obtenu un « accord de principe » quant à sa demande d’adhésion à cet espace commun des pays de l’Afrique de l’Ouest, la demande du  Royaume n’a pas été « à l’ordre du jour de la 54ème session ordinaire des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO« , rapporte l’agence de presse nigériane (NAN). Une commission avait été chargée de réaliser un étude, fin 2017, sur l’impact d’une éventuelle entrée du royaume. Une étude globalement positive, mentionnant une entrée progressive du Royaume sans fondamentalement l’acter. En cause : le décalage entre l’économie marocaine et celle de certains pays de la région.

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