Trois associations portent plainte contre Mustapha Ramid pour "outrage à magistrat"

Trois associations reprochent au ministre d'Etat chargé des droits de l'Homme de faire pression sur les magistrats dans l'affaire Hamieddine-Ait El Jid.

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El Mostafa Ramid © Yassine Toumi/TELQUEL

Nouveau rebondissement dans l’affaire Hamieddine-Ait El Jid. A quelques jours de l’ouverture du procès du procès du leader PJDiste Abdelali Hamieddine, accusé d’être co-auteur du meurtre de l’étudiant gauchiste Benaissa Ait El Jid en 1993, une plainte a été déposée contre le ministre d’Etat chargé des droits de l’Homme, Mustapha Ramid, pour « outrage à magistrat » et pour « écrits publics ayant pour objet de faire pression sur les décisions des magistrat dans une affaire qui n’est pas irrévocablement jugée », selon les dispositions des articles 263, 265 et 266 du Code pénal, rapporte Telquel Arabi.

Ce sont  l’Association de défense des droits de l’Homme au Maroc, la Fondation Aït El Jid pour la vie et la lutte contre la violence ainsi que le Front national de lutte contre l’extrémisme et le terrorisme qui ont saisi le procureur général du Roi près la Cour de cassation, président du Parquet général. Pour leurs représentants – les avocats Abdelfattah Zahrach, Lahbi Hajji et Mohammed El Hini -, la réaction de Mustapha Ramid à l’inculpation de Hamieddine fait l’objet d’actes criminels évoqués à l’article 266 du Code pénal. Ils font ici référence à une publication Facebook dans laquelle le ministre a jugé « absurde » la décision du juge d’instruction de la Cour d’appel de Fès d’inculper Hamieddine, « alors qu’il avait été jugé et condamné pour les mêmes fait en 1994« .

Vendredi 14 décembre lors d’une conférence de presse à Casablanca, différentes associations de la Magistrature marocaine avaient sévèrement tancé Mustapha Ramid au sujet de ces déclarations. L’Amicale Hassania des magistrats, l’Association marocaine des juges, la Ligue des magistrats, et l’Association marocaine des femmes juges s’étaient rassemblés pour dénoncer collégialement des propos « irresponsables » de la part du ministre. Lors de cette conférence, Abdelhak El Ayassi, président de l’amicale Hassania des magistrats, avait alors affirmé « qu’il y avait matière à entamer une action en justice ».