Pacte de Marrakech : Bruxelles ouvre une enquête pour désinformation

La Commission européenne prévoit d’ouvrir une enquête portant sur l’existence d’une éventuelle campagne de désinformation visant le Pacte migratoire de l’ONU, conclu le 10 décembre à Marrakech.

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Charles Michel avait fait un discours très remarqué à Marrakech, s'attirant les foudres du parti d’extrême droite Vlaams Belang et des groupuscules. Crédit: Yassine Toumi/TelQuel

Je reste prudent, mais je pense que nous devons exiger, dans une démocratie, la vérité à ce sujet. » Le Pacte de Marrakech, Charles Michel n’y croit plus trop. Le Premier ministre Belge a, lors du dernier sommet de l’année de l’Union européenne, demandé si la Commission « avait l’intention et les outils nécessaires pour ouvrir une enquête » sur d’éventuelles campagnes de désinformation sur le Pacte de Marrakech, et « si des sanctions peuvent être imposées si nous pouvons établir qu’il y a eu une campagne délibérée pour déstabiliser les démocraties et l’Union européenne ». Selon Charles Michel, il existe « de sérieux soupçons, des doutes et des indications selon lesquelles des informations auraient été manipulées dans le dossier ».

Le Premier ministre du Mouvement réformateur libéral remet également en question le maintien dans Schengen des pays qui n’ont pas signé le Pacte : « En refusant de manière entêtée, répétée, systématique, de faire preuve d’un minimum de solidarité, ceux-là ouvrent mécaniquement le débat politique autour de la zone Schengen, ils sont en train d’ouvrir en fait (la question de) leur propre maintien dans la zone Schengen».

Un retournement de situation plutôt surprenant après un discours pro-immigration qui avait presque volé la vedette à Merkel, à Marrakech. Et de se demander si Charles Michel n’a pas pris peur face au départ du parti nationaliste de la coalition fédérale qui pourrait décider, ce mardi 18 décembre, lors d’un débat parlementaire, de faire chuter le gouvernement désormais minoritaire. Le Premier ministre espérait éviter des élections anticipées en échappant à un vote de confiance à la chambre des députés ; mais la N-VA (Nouvelle Alliance Flamande) semble déterminée à forcer un scrutin avant la date prévue du 26 mai.