Saisonnières de Huelva: la plainte pour harcèlement sexuel classée sans suite

En juin dernier, des saisonnières marocaines de Huelva avaient porté plainte pour harcèlement sexuel contre leur employeur. La justice espagnole a classé l'affaire sans suite, estimant qu'il n'y avait pas assez de preuves.

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Plusieurs saisonnières marocaines parties ont porté plainte pour harcèlement sexuel et tentative de viol. Crédit: AFP PHOTO / CRISTINA QUICLER

Les saisonnières de Huelva viennent d’être déboutées par la justice ibérique. C’est ce que rapporte l’agence de presse espagnole EFE dans un article publié le 14 décembre. La Haute Cour de justice d’Andalousie a ainsi jugée qu’après enquête, il s’est avéré qu’il n’y avait pas « suffisamment de preuves » pour inculper l’entrepreneur agricol d’Almonte (Huelva) pour harcèlement sexuel et tentative de viol. Le juge a donc classé l’affaire sans suite.

Cette affaire remonte à juin dernier, lorsque dix travailleuses saisonnières marocaines avaient porté plainte auprès de la justice espagnole pour dénoncer leurs conditions de travail, dont trois pour harcèlement sexuel au travail et une autre pour une tentative de viol. L’homme d’affaire accusé de viol a été entendu le 14 juin sur les faits qui lui sont reprochés. L’avocat de l’accusé, Francisco Baena Bocanegra, a déclaré que cette plainte n’était qu’une  » manœuvre de la part des saisonnières pour éviter leur expulsion d’Espagne une fois les contrats arrivés à terme,  » rapporte le journal espagnol.

De février à mai, des milliers d’étrangères sont embauchées en Andalousie, le temps de la récolte des fraises et fruits rouges, avec des « contrats en origine » les obligeant à rentrer au pays à l’issue de la cueillette. Quelques jours après le dépôt de la plainte collective, l’entreprise agricole Doñaña 1998, située à Almonte, dans la province de Huelva, avait forcé 400 saisonnières marocaines à monter dans des bus à destination du royaume,  et ce avant la fin de leur contrat de travail prévue le 5 juin. La Guardia Civil avait finalement empêché ces bus de faire le voyage et les travailleuses marocaines ont pu regagner leurs places dans les champs de fraises.

En octobre dernier, le quotidien espagnol El Pais, citant des chiffres communiqués par le secrétariat d’Etat espagnol aux migrations, faisait état d’au moins 1.424 travailleuses restées sur le territoire espagnol de manière clandestine à la fin de leurs contrats, sur les 15.134 parties pour la campagne de cueillette de fraise en février.

Suite à cette affaire d’harcèlement, le ministre de l’emploi Mohamed Yatim, avait indiqué que le gouvernement marocain coordonnera les efforts « avec la partie espagnole, tout en déployant l’ensemble des moyens nécessaires pour limiter ces pratiques et y mettre fin, si elles sont prouvées ».

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