Ce que dit Abderrahmane Youssoufi de la "main tendue" de Mohammed VI à l'Algérie

Abderrahmane El Youssoufi a accompagné l’appel de Mohammed VI à l’Algérie pour la refondation des relations bilatérales sur des bases saines en appelant ses confrères maghrébins à l’édification d’un Maghreb uni, lors de la rencontre « Le Maroc et l’Algérie : locomotive de l’édification de l’avenir du Maghreb », organisé par l'USFP le 7 décembre à Oujda.  

Par

El Youssoufi est un militant historique du nationalisme marocain. Il adhère à l'âge de dix-neuf ans au parti de l'Istiqlal. Crédit: Yassine Toumi/TelQuel

Cela ne pouvait pas se faire sans lui. Abderrahmane El Youssoufi, Premier ministre du gouvernement d’alternance de 1998 à 2002, était présent au meeting national sur les relations entre Rabat et Alger, vendredi 7 décembre. Cette rencontre, organisée par le Bureau politique de l’USFP, survient quelques semaines après l’appel de Mohammed VI à un dialogue “direct et franc” portant sur toutes les questions bilatérales avec l’Algérie “sœur”, dans son discours du 6 novembre, à l’occasion du 43e anniversaire de la Marche Verte.

Une main tendue que Abderrahmane El Youssoufi a qualifié de “sincère“ pour une “victoire collective“ des Algériens et Marocains. “Nous avons accueilli avec une grande joie et une grande satisfaction le discours du roi commémorant le 43ème anniversaire de la Marche verte, appelant à la création de toutes les conditions favorables à la réconciliation historique avec nos frères algériens. On espérait que la réunion de Marrakech de l’Union constituante du Maghreb arabe soit une humanisation pour nos peuples. Malheureusement ce n’est pas le cas. Les raisons du blocage devraient être à tout jamais retirées. L’initiative royale, il n’y a pas de doute, devrait répondre aux préoccupations de l‘avenir incertain de la région”, a ajouté le premier chef de gouvernement d’alternance du Royaume.

Une intervention surprise alors que Abderrahmane Youssoufi se livre très rarement à la presse ; ce qui ne l’empêche pourtant pas de citer son ami algérien Lakhdar Brahimi, autre personnalité respectée pour le rapprochement du Maroc et de l’Algérie, qui déplorait l’échec d’une génération à réaliser le rêve du Grand Maghreb, souhaitant que la nouvelle génération de dirigeants des deux pays puisse “accomplir cette mission avec détermination, conviction et patience”. La rencontre de Marrakech qui a fondé l’Union du Maghreb Arabe (UMA) a été synonyme d’espoir pour les cinq peuples maghrébins, mais malheureusement cette union a été entravée pour plusieurs raisons dont “nous devons tirer les leçons et les enseignements ”, a-t-il conclu.

L’ancien leader socialiste s’est dit satisfait de l’allusion faite par Mohammed VI à propos de la Conférence de Tanger ayant réuni, en 1958, les partis maghrébins nationalistes de la Tunisie, l’Algérie et du Maroc. Un exemple à suivre, selon Abderrahmane Youssoufi, pour combattre la frilosité politique qui plane sur l’édification d’un Maghreb uni.

Avec MAP