Rapport du médiateur: ces administrations mal aimées des Marocains

L'Institution du médiateur du royaume a reçu en 2017 un total de 9.378 plaintes et doléances, soit 10% de plus qu'en 2016. Mais seulement 28,9% de ces plaintes et doléances relèvent de sa compétence.

Par

Le médiateur du Royaume, Abdelaziz Benzakour.

Selon le rapport de l’institution que préside Abdelaziz Benzakour, médiateur du royaume, le nombre des plaintes déclarées recevables est passé de 2.286 à 2.713 entre 2016 et 2017, soit une augmentation de 18,7%. Le nombre de plaintes qui ne relèvent pas du champ de sa compétence a lui aussi augmenté 11,2% pour atteindre 6.665.

Après avoir précisé que nombre de citoyens ignorent où s’adresser réellement pour résoudre leurs problèmes, alourdissant ainsi la charge de l’Institution avec des affaires et des conflits qui ne relèvent pas de ses compétences, la même source note que l’Institution du médiateur continue d’accélérer la cadence de son ouverture pour une meilleure communication tout en utilisant tous les moyens possibles pour accomplir sa mission.

Sur son site, le médiateur précise qu’il est incompétent pour « les plaintes concernant des affaires dont la justice est saisie, les doléances visant la rétroactivité ou la révision d’une décision de justice définitive et les questions relevant de la compétence du Conseil National des Droits de l’Homme. » Dans les autres cas, il est en mesure de « demander des explications aux autorités concernées et mener des enquêtes et des investigations, formuler des recommandations comportant une solution équitable, recommander des mesures  disciplinaires à l’encontre de tout fonctionnaire ou encore proposer l’amendement des textes législatifs et réglementaires régissant le fonctionnement du Secteur public. »

La justice tient le haut du pavé

Le secteur de la justice s’érige en tête des administrations concernées par les plaintes reçues avec un total de 1.943, dont 379 visant le ministère de l’Intérieur, alors que le reste concerne d’autres administrations.

L’Institution a procédé à la classification des plaintes et doléances en quatre sections. Les affaires à caractère administratif arrivent en tête du classement avec un total de 1.683 plaintes, soit une augmentation de 22,9% par rapport à l’année précédente (1.369 plaintes), alors que celles liées à l’immobilier ont enregistré une hausse de 17%, passant de 407 plaintes l’année précédente à 476 en 2017 (17% du total des plaintes).

S’agissant des affaires de nature financière, le rapport fait ressortir qu’elles ont atteint 309 plaintes (contre 259 l’année précédente), soit une hausse de 19,3%.

Pour ce qui est des affaires se rapportant à la non-exécution des arrêts juridiques, l’Institution a exprimé son regret de voir persister cette problématique, ajoutant que les affaires de cette nature sont passées de 192 (sur un total de 2.286) à 189 (sur un total de 2.713), soit un recul de 7% comparé à 8,4% l’année précédente.

Les affaires liées aux droits de l’Homme ont, quant à elles, connu une baisse de 15,6%, passant de 32 plaintes l’année précédente à 27 en 2017, soit 1% du total des plaintes déposées.

à lire aussi

Selon le classement sectoriel, 38,9% des plaintes ont concerné le secteur de l’Intérieur et des collectivités territoriales, contre 36,7% l’année précédente, 23,5% le secteur de l’Education nationale, la Formation professionnelle, l’Enseignement supérieur et la Recherche scientifique, tandis que le nombre de plaintes relatives au secteur de l’Agriculture, de la Pêche, du Développement rural, des Eaux et Forêts est resté au même niveau à 151, comparé à 148 l’année précédente.

Le nombre de plaintes et doléances concernant le secteur de l’Energie, des Mines et du Développement durable a connu une augmentation significative de 46,9%, alors que le nombre de plaintes relevant du secteur de l’Equipement, du Transport et de la Logistique est passé de 67 à 109. De même, le nombre de plaintes relatives au secteur du Travail et de l’Insertion professionnelle a augmenté, passant de 112 à 136, alors que les plaintes concernant le ministère de la Défense nationale ont diminué de 9,9%, au moment où celles enregistrées pour le secteur de l’Aménagement du territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville ont augmenté de 51 à 58.

(Avec MAP)

Rejoignez la communauté TelQuel
Vous devez être enregistré pour commenter. Si vous avez un compte, identifiez-vous

Si vous n'avez pas de compte, cliquez ici pour le créer