Abdelhak Khiame fait le bilan du BCIJ

Depuis sa création, le Bureau central d'investigations judiciaires (BCIJ) a démantelé 57 cellules terroristes, dont huit, au cours de cette année. Le point avec son patron, Abdelhak Khiame.

Par

Abdelhak Khiame. Crédit : Yassine Toumi.

Depuis sa création en 2015, le BCIJ a démantelé 57 cellules terroristes, déclare Abdelhak Khiame, patron de ce bureau qui relève de la DGST, à nos confrères de la MAP. Selon le responsable, ces chiffres portent ainsi le nombre total de cellules démantelées au Maroc, depuis 2002, à 183. Il s’agit de groupes ayant projeté des actions terroristes dans le cadre de 361 « projets dévastateurs ».

Depuis 2002 également, la lutte antiterroriste au Maroc s’est soldée par l’arrestation de plus de 3.129 personnes, dont 292 individus avec des antécédents judiciaires. A en croire Abdelhak Khiame, sur les 361 projets destructeurs empêchés par les services de sécurité, « certains avaient pour cible des sites sensibles au royaume« .

Le BCIJ à l’épreuve de Daech

Revenant sur les actions menées par le BCIJ, depuis sa mise en place en 2015, Abdelhak Khiame a indiqué que la Brigade de lutte contre le terrorisme (BLCT) a réussi à démanteler 57 cellules, dont 51 en relation avec Daech et six autres en lien avec le groupe « Al Faye Wa Al Istihlal ». Dans le cadre de ces opérations, le BCIJ a arrêté 902 personnes, dont 14 femmes et 29 mineurs.

Sur ce total d’individus interpellés par le BCIJ, figurent 22 étrangers, dont huit Syriens, trois Afghans, deux Français, deux Turcs, un Italien, un Tchadien, un Guinéen, un Égyptien, un Libanais, un Russe et un Tunisien. Dans le lot, on retrouve également dix Belgo-Marocains, cinq Franco-Marocains, deux Hispano-Marocains et un Franco-Algérien.

Un effort de persuasion salutaire

Depuis la création du BCIJ, le nombre des cellules démantelées a enregistré des baisses successives : 21 en 2015, 19 en 2016, 9 en 2017 et 8 jusqu’à début octobre 2018. « Il suffit d’analyser ces statistiques pour se rendre à l’évidence que le recul d’année en année du nombre de cellules terroristes démantelées prouve que l’action menée par la Direction générale de surveillance du territoire (DGST) en matière de lutte antiterroriste a eu l’effet de persuasion envers les milieux imbus de la pensée extrémiste”, a déclaré Abdelhak Khiame. Il a d’ailleurs salué dans ce sens « la clé de la réussite » que constitue « la collaboration étroite entre les différents services de sécurité« .

à lire aussi

« La force du Maroc en matière de lutte antiterroriste s’explique essentiellement par la collaboration étroite entre les différents services chargés d’assurer la sécurité. Aussi, le fait que le directeur général de la surveillance du territoire est lui-même le directeur général de la sûreté nationale nous facilite énormément la tâche, car nos services ne sont pas cloisonnés. A cela s’ajoute la coordination continue avec les autres départements qui ne relèvent pas de ces services, notamment la gendarmerie royale et autres« , enchérit Abdelhak Khiame.

L’Irak, la Syrie et les « returnees »

Au-delà du territoire national, le patron du BCIJ cite des statistiques liées à la scène syro-irakienne. Il a souligné en ce sens que sur les 183 cellules démantelées depuis 2002, 62 démantelées depuis 2013 étaient en lien étroit avec les groupes terroristes sur cette zone de tension, notamment Daech. Le nombre des Marocains qui ont rejoint la scène syro-irakienne s’élève à 1.666 combattants, dont 929 avaient intégré les rangs de Daech.

Quand aux « returnees » ils sont, selon le directeur du BCIJ, au nombre de 239. Alors que 643 combattants ont perdu la vie sur la scène syro-irakienne, parmi eux la majorité a péri lors d’opérations kamikazes.

(Avec MAP)

Rejoignez la communauté TelQuel
Vous devez être enregistré pour commenter. Si vous avez un compte, identifiez-vous

Si vous n'avez pas de compte, cliquez ici pour le créer