La cohésion gouvernementale éprouvée par un clash El Omrani - Talbi Alami

Slimane El Omrani répond sans détours aux allégations du ministre RNI de la Jeunesse et des sports, qui a indirectement assimilé la politique du PJD à celle du président turc, qui a selon lui "échoué dans son règne depuis 2002".

Par

Nouvel épisode de friction entre les partis de la majorité. Dans un message publié sur Facebook le 24 septembre, Slimane El Omrani, vice-secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD) a frontalement accusé le Rassemblement national des indépendants (RNI) d’« avoir causé le blocage de la formation du gouvernement » fin 2016 et début 2017.


Ces critiques du numéro 2 du PJD surviennent après à une intervention du ministre RNI de la Jeunesse et des sports, Rachid Talbi Alami, devant les sympathisants du parti de la colombe, lors de l’ouverture de l‘université d’été du RNI le 22 septembre à Marrakech. L’ex-président de la Chambre des représentants avait indirectement critiqué les sympathisants du PJD, accusant « les imitateurs du président turc » de « s’être pris aux personnalités du RNI » ainsi que d’avoir « remis en question dès 2010 les institutions, les partis, les capacités du pays et tous les responsables politiques ». Rachid Talbi Alami avait également évoqué « l’existence d’une bataille entre deux projets de société, l’un rassemblant tous les Marocains et l’autre entriste », allant jusqu’à accuser celui-ci de « vouloir détruire le pays ».

Dans sa publication Facebook, Slimane El Omrani a qualifié cette prise de position de « dangereuse, offensante et inacceptable », estimant qu’elle ne respecte pas la charte de la majorité dont le RNI est signataire et qui prône « la cohésion, tout en recourant à la critique constructive et au règlement des différends entre les partis par le biais des mécanismes de la charte ». El Omrani a également répondu à l’affirmation de Talbi Alami selon laquelle le PJD – sans le nommer – « avait failli dans son objectif car il n’a pas obtenu le nombre de sièges suffisant pour passer à la deuxième étape de son projet d’hégémonie ».

L’élu PJD se demande aussi « s’il existe plus grave offense que d’imputer cela au parti du Chef du gouvernement, leader de la majorité dont vous (le RNI, ndlr) faites partie et dans laquelle vous (Rachid Talbi Alami, ndlr) occupez un poste de ministre ». El Omrani a rappelé le ministre RNI que ce projet « destructeur et hégémonique » a obtenu « la confiance des Marocains » lors des élections du 25 novembre 2011, celles du 4 septembre 2015 et celles 7 octobre 2016.

« Je me demande pourquoi vous restez dans un gouvernement dirigé par un parti tel que vous le décrivez ? Je me demande même pourquoi ce gouvernement continue d’exister ? Quelque chose ne va pas bien… », a diagnostiqué Slimane El Omrani qui a réclamé des éclaircissements de la part de son interlocuteur. « Nous voudrions savoir si cette position est personnelle, malgré sa dangerosité, ou s’il s’agit de la position du parti ». Contacté par Telquel Arabi, Slimane El Omrani a confirmé ces propos, affirmant que la page Facebook en question lui appartient bien.

Le 19 février dernier, les patrons des six partis de la majorité gouvernementale (PJD, RNI, PPS, MP et USFP) signaient une charte esquissant le projet de société de l’exécutif, ses chantiers prioritaires et les mécanismes à adopter pour les mener à bien. Cette initiative intervenait dans un contexte de tension, suite à la sortie virulente de l’ancien Chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, le 3 février lors du congrès de la Jeunesse du parti, dans laquelle il avait tiré à boulets rouges sur Aziz Akhannouch, Driss Lachgar et les technocrates.

Rejoignez la communauté TelQuel
Vous devez être enregistré pour commenter. Si vous avez un compte, identifiez-vous

Si vous n'avez pas de compte, cliquez ici pour le créer