Le fonds d'investissements Africa50, basé à Casablanca, "is open for business"

Lancé en 2014, le fonds d'investissement Africa50 compte aujourd'hui 27 pays africains actionnaires pour un capital engagé de plus de 850 millions de dollars. En plus de trois projets déjà engagés dans le domaine électrique, d'autres, portés par des investisseurs privés marocains, devraient bientôt voir le jour sur le continent.

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Inauguration des bureaux d’Africa50 à Casablanca le 14 septembre. Crédit: Afrika50

Pour l’inauguration de ses nouveaux locaux à la Marina de Casablanca le 14 septembre, la nouvelle équipe dirigeante d’Africa50 a vu les choses en grand : petits fours, live-band… Mais surtout invités de marque : Othman El Ferdaous, secrétaire d’Etat aux investissements,  Salaheddine Mezouar, président de la CGEM, Ahmed Rahhou, PDG de CIH, El Hadi Chaibainou, DG du GPBM (Groupement  professionnel des banques marocaines), mais également  Hicham Zanati Serghini, DG de la CCG (Caisse centrale de garantie).

L’occasion pour le directeur général Alain Ebobissé, nommé en 2016, de déclarer qu’Africa50 – dont une partie de l’équipe dirigeante est anglophone – « is open for business« . Et de faire le point sur l’avancement de sa structure : un fonds dédié aux investissements d’infrastructures dispose à ce jour d’un capital engagé de plus de 850 millions de dollars, répartis sur 30 actionnaires, dont 27 pays africains. Le Maroc, pays hôte du siège de l’institution, y participe à près de 15%, avec 100 millions de dollars de capital, auxquels s’ajoutent 20 millions de dollars investis par la Banque Centrale.

Le nouveau siège basé à Casablanca bénéficie du statut CFC (Casablanca Finance City). « Nous nous sommes battus pour que le choix du siège se porte sur le Maroc« , explique Salaheddine Mezouar, ajoutant que « le statut CFC a pesé dans la balance« .

Des investisseurs privés marocains à venir

Destiné à combler les besoins en financement d’infrastructures du continent africain, qui ont atteint 170 millions de dollars par an, Africa50 se distingue des structures publiques, telles que la Banque africaine de Développement (par ailleurs actionnaire et partenaire d’Africa 50), de par sa volonté d’attirer des investisseurs privés. « Africa 50 est soutenu par les gouvernements, mais a un mandat de gestion privée, c’est ce qui fait notre spécificité », explique Alain Ebobissé.

« Aujourd’hui, nous avons beaucoup d’investisseurs publics dans notre tour de table, tels que la BAD, Bank-Al-Maghrib, la BCEAO (Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest), mais nous voulons attirer des fonds de pension, des fonds souverains, des compagnies d’assurances… nous pouvons leur offrir un rendement intéressant pour des risques maîtrisés« , poursuit le directeur général camerounais passé par la SFI (Société Financière Internationale, branche de la Banque Mondiale dédiée au secteur privé).

Suite à sa rencontre la semaine dernière avec le Chef du Gouvernement, Saad Eddine Otmani, et le nouveau ministre de l’Économie et des Finances, Mohamed Benchâaboun, il confie « avoir parlé de choses concrètes » et être en « discussion avec certains acteurs marocains pour investir au Maroc, mais aussi ailleurs en Afrique« . Mais le DG ne lèvera pas le voile sur leur identité : « Des annonces devant bientôt être  faites ».

Trois projets électriques dans le pipe

Pour l’heure, Africa50 a déjà engagé trois projets de centrales électriques et photovoltaïques. En Égypte, la construction de six centrales photovoltaïques de 400 mégawatts a déjà démarré, pour un coût total de 430 millions de dollars. Au Nigéria, Africa50 participe également à un projet de centrale solaire de 100 mégawatts. Au Sénégal, il s’agit d’une centrale thermo-électrique de 120 mégawatts dont la construction devrait commencer avant la fin de l’année. Mais, ce n’est qu’un début estime l’équipe dirigeante : « Nous avons un pipeline d’investissements importants« , promet-elle.

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