37 ans après sa naissance, le projet de tunnel entre le Maroc et l'Espagne relancé ?

Les nouveaux plans prévoient une traversée ferroviaire du Détroit en 30 minutes, selon le média espagnol El Confidencial citant le président exécutif de la Société espagnole d'études de liaison fixe par le détroit de Gibratar (SECEG).

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Image d'illustration du projet Crédit: SEGEC

Né il y a 37 ans, le projet de liaison terrestre entre les deux rives du détroit de Gibraltar n’a toujours pas vu le jour. Dans un article publié le 9 septembre, nos confrères espagnols d’El Confidencial ont révélé de nouveaux éléments de ce projet initié en 1979 par Hassan II et Juan Carlos Ier d’Espagne. « Les contours du projet n’ont jamais été aussi définis qu’aujourd’hui, même si l’on ne peut nier l’existence d’incertitudes, certaines peut-être insurmontables », affirme le journal, qui ajoute que le tracé le plus viable devrait relier Punta Paloma (Tarifa) à Malabata (Tanger).

Près de quatre décennies d’études

Se basant sur les informations apportées par Ángeles Alastrué, président exécutif de la Société espagnole d’études de liaison fixe par le détroit de Gibratar (SECEG) depuis 2012, El Confidencial avance la possibilité de deux tunnels ferroviaires de 28 kilomètres de long et d’une profondeur maximale de 300 mètres. La traversée du Détroit devrait ainsi être amenée à environ 30 minutes. « En arriver là a nécessité près de quatre décennies de travail, entre études, explorations du territoire maritime, réunions d’un côté et de l’autre du Détroit… uniquement pour décider que la meilleure option était un tunnel et non un pont », déclare la même source.

En juin 1979, Hassan II et Juan Carlos Ier d’Espagne ont tous deux déclaré leur volonté mutuelle de promouvoir la création d’une liaison fixe qui développerait des liens entre l’Afrique et l’Europe. Volonté concrétisée un an plus tard avec la signature d’un accord de coopération bilatérale signé le 24 octobre 1980 par les gouvernements marocains et espagnols, puis un accord additionnel signé le 29 juillet 1989.

« Les accords de coopération ont institué un Comité mixte intergouvernemental et deux sociétés d’études : la Société nationale d’études du détroit de Gibraltar (SNED) au Maroc, et la SECEG en Espagne », peut-on lire sur le site de la SNED, dont la dernière mise à jour remonte à septembre 2010.

Au Sud, rien de nouveau

À proprement parler, la mission de la SNED, de la SECEG et du Comité mixte n’est pas de construire le tunnel, mais plutôt de porter « la réalisation d’études de liaison fixe entre l’Europe et Afrique à travers le détroit de Gibraltar ainsi que l’étude du système le plus approprié pour réaliser des liaisons », lit-on dans le texte de l’accord de 1980.

Contacté par nos soins, Khalid Cherkaoui, secrétaire général du ministère de l’Équipement, du Transport et de la Logistique et président-directeur général de la SNED depuis novembre 2017, n’a ni confirmé ni infirmé les informations rapportées par nos confrères. « Il s’agit d’un projet étalé sur le long-terme, nous communiquerons au temps convenable via les canaux officiels », nous a-t-il répondu.

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