L'AMMC pointe le manque de dynamisme du marché boursier

Publié le 24 juillet, le rapport sur la stabilité financière au titre de l’année 2017, élaboré conjointement avec l’ACAPS et Bank Al-Maghrib, montre que l'activité boursière cette année-là a été peu performante. En cause notamment : le manque de liquidités et l'absence de concordance entre l'offre et la demande.

Par

Nezha Hayat, présidente de l'AMMC

Pour sa cinquième édition, le rapport sur la stabilité financière du marché marocain des capitaux revient sur les performances globales du marché de l’action et de la dette au titre de l’année 2017.

Le document note que les émissions sur le marché boursier marocain, qu’il s’agisse de nouvelles introductions en Bourse ou d’augmentation de capital, ont suivi une tendance baissière depuis 2011. En effet, le volume de ces émissions se situe à 1,4 milliard de dirhams au titre de l’année 2017 contre 2 milliards en 2016 et 7,8 milliards en 2011. Pour l’année 2017, le volume des émissions sur le marché s’est limité à des augmentations de capital puisqu’aucune introduction n’a été réalisée au cours de cette année.

Marché boursier peu liquide 

Le marché boursier marocain ne souffre pas seulement d’une baisse des introductions, mais aussi d’un faible niveau de liquidité (facilité à acheter ou vendre des titres). Le ratio de liquidités (taux de rotation des titres par rapport à la capitalisation boursière totale) est de 10,4% pour 2017 contre 9,5% l’année précédente.

Le rapport explique cette situation par la faiblesse du facteur flottant (la partie des actions effectivement susceptible d’être échangée en bourse) sur le marché marocain. La part importante des actions détenues par les actionnaires stables (actionnaires qui ne sont pas susceptibles de céder leurs actions sur le court terme), et qui s’établit à 76% en 2017, limite la liquidité du marché.

Comparé à des places boursières au niveau international, il ressort de ce rapport que la Bourse de Casablanca est largement moins liquide que celle de l’Afrique du Sud (38,4%), de l’Égypte (39,2%) ou encore du Brésil (73,6%) et de la Turquie (168,6%).

Sur le marché boursier, les offres à la vente de titres restent insatisfaites. En 2017, le ratio titres offerts/titres demandés s’est établi à 115,1%, reflétant que le nombre de titres offerts à la vente reste supérieur aux titres demandés à l’achat. Le rapport explique ce taux par l’écart important entre les prix de l’offre et ceux de la demande.

Les taux de satisfaction ont connu par contre une légère amélioration en 2017 par rapport à l’année précédente. Les taux de satisfaction de l’offre et de la demande se sont ainsi situés à respectivement à 36,7% et 42,2% contre 32,5% et 27,7% en 2016.

Marché de la dette dynamique

Si le marché de l’action reste peu dynamique, celui de la dette s’est révélé plus actif en 2017. Ainsi, le volume des dettes mises sur le marché s’est établi à 511 milliards de dirhams contre 325 milliards de dirhams en 2016, et 209 milliards de dirhams en 2015, soit une hausse de 144% sur deux ans.

Sur le marché de la dette, les titres les plus échangés sont les Bons de trésor  (BDT), qui ont représenté 82% du total du marché. Le rapport explique cela par l’utilisation importante des BDT empruntés par les banques comme garantie des refinancements auprès de la banque centrale. Concernant les autres titres de prêt, il s’agit des certificats de dépôts (11%), des obligations (5%) et des bons des sociétés de financement (1%).

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