L'aéronautique enregistre "une croissance annuelle de 20%" (GIMAS)

Le bilan d'étape, réalisé en juin par le Groupement des industries marocaines aéronautiques et spatiales (Gimas), met en lumière un taux d'intégration enregistré à 29% à la fin 2017. Des chiffres  qui permettent au président du groupement, Karim Cheikh, d'aborder sereinement l'horizon 2020. Date où, selon lui, l'objectif du taux d'intégration de 35% sera dépassé. L'industriel évoque également l'avenir du secteur aéronautique marocain. Entretien. 

Par

Karim Cheikh, président du GIMAS

Croissance en vue pour le secteur de l’aéronautique. Un bilan d’étape 2014-2017 sur l’évolution de l’écosystème aéronautique au Maroc vient d’être réalisé par le Groupement des industries marocaines aéronautiques et spatiales (Gimas). Constat de cette étude : un taux d’intégration qui s’établit à 29% fin 2017. L’objectif fixé de Gimas, conjointement avec le ministère de l’Industrie dans le contrat-performance et faisant partie du Plan d’accélération industrielle, d’atteindre un taux d’intégration de 35% en 2020 sera dépassé, estime le président du Groupement. Le ministère compte, quant à lui, relever cet objectif à 39%.

Telquel.ma : Quels sont vos principales conclusions quant au bilan d’étape du contrat-performance établi par le GIMAS et le ministère de l’Industrie ?

Karim Cheikh : Il est positif. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : le secteur connaît une croissance forte. Celle-ci a déjà connu une croissance de 20% en 2017 et les récents chiffres publiés en mai par l’Office de changes, suggèrent le maintien de ce taux. Les prévisions sur les cinq prochaines années nous permettent d’envisager que les objectifs du Plan d’accélération industrielle (PAI) seront atteints à travers la croissance organique seulement. A cela, on doit encore ajouter les éventuels investisseurs ainsi que les impacts qu’aura le sourcing de l’écosystème Boeing.

Qui plus est, 8.000 emplois ont été créés dont 6.000 emplois directs. Ces performances s’expliquent par la conjoncture favorable que connaît le secteur ces dernières années et qui, sauf surprise, sera maintenue pour la prochaine décennie. Plus de 40.000 nouveaux avions sont à construire. Ce rythme impacte la supply chain (chaîne d’approvisionnement) marocaine, qui a su relever le défi de livrer dans la qualité et les délais. A ce titre, nous travaillons avec Maroc PME sur un chantier majeur en vue de maintenir et d’améliorer davantage nos performances industrielles, et accompagner la montée en gamme de notre savoir-faire.

Quel rôle joue la formation dans le développement de l’aéronautique marocain ?

La formation est un facteur clé dans cette industrie où la disponibilité des ressources humaines conditionne le développement. L’Institut des métiers de l’aéronautique (IMA), piloté par le Gimas, est l’outil dédié pour former les personnes opérant dans les écosystèmes EWIS (systèmes de câblages électriques).

Grâce au partenariat existant avec l’Ismala (Institut spécialisé des métiers de l’aéronautique et la logistique aéroportuaire, qui dépend de l’OFPPT (Office de formation professionnelle) nous couvrirons les besoins de l’écosystème MRO (maintenance, réparation et révision) dont les métiers sont à très fort potentiel au Maroc.

L’écosystème aéronautique au Maroc se compose essentiellement du câblage et de systèmes électriques, de l’ingénierie, de l’entretien, de la réparation et de l’assemblage. Quels sont les nouveaux métiers à développer et les moyens qui devraient être mis en place pour y parvenir ?

Les nouveaux écosystèmes annoncés dernièrement par notre ministre Moulay Hafid Elalamy, sont ceux concernant des moteurs, du composite et de l’électronique embarquée. Il s’agit de productions hautement technologiques que le Maroc est en mesure de fabriquer. L’avion de demain sera de plus en plus électrique, composite et intégrera de plus en plus la technologie 3D. Cela s’inscrit dans la démarche qui consiste à positionner notre pays sur des activités à haute valeur ajoutée. Compte tenu de la maturité acquise au niveau de notre supply chain, il est primordial d’intégrer des savoir-faire d’avenir. Nous en sommes capables.

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