Chantier de la baie de Cocody: un avancement « satisfaisant » pour une livraison en octobre 2020

La phase de terrassement du réaménagement de la baie de Cocody à Abidjan, fruit de la coopération entre l’État ivoirien et l’agence marocaine Marchica Med, devrait être achevée « d’ici fin 2018 ou début 2019 ». C’est ce qu’a affirmé ce vendredi 8 juin une délégation ministérielle ivoirienne, à l’issue d’une visite de deux jours dans le Royaume.

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La vue du carrefour de l’Indénié depuis les jardins de l’ambassade. Crédit: Thibault Bluy/TelQuel

Le taux d’avancement du projet est très satisfaisant. Nous sommes à mi-chemin », a déclaré le ministre et secrétaire général de la Présidence ivoirienne, Patrick Archi, lors d’une conférence de presse tenue ce vendredi après-midi au siège de l’Agence pour l’aménagement de la vallée du Bouregreg, à Salé.

« La deuxième phase de construction des plateformes est terminée à 33%. La totalité devrait être livrée d’ici fin 2018 ou début 2019 », a précisé Pierre Dimba, directeur général de l’Agence de gestion des routes. Selon ce responsable, le processus a pris du retard à cause de la découverte d’une poche de vase d’une vingtaine de mètres, qu’il a fallu extraire et rejeter en haute mer.

« Ce genre de difficultés se rencontrent dans tous les chantiers. Si on commence des travaux et qu’on ne trouve aucun problème, c’est que c’est mal parti! », a plaisanté Saïd Zarrou, président du directoire de l’entreprise publique Marchica Med et directeur de l’Agence du Bouregreg.

De 450 à 700 millions de dollars

Après une première phase de dragage, les sédiments ont été mélangés à du sable pour consolider les remblais rocheux qui permettent de gagner 20 à 30 mètres sur le chenal, situé entre le centre des affaires du Plateau et le quartier huppé de Cocody. Il restera alors à s’occuper de la voirie et du raccordement aux différents réseaux, et les infrastructures de base seront prêtes.

« La quasi-totalité des études ont été bouclées et tous les financements rassemblés », a assuré le ministre. Selon lui, l’échéance d’octobre 2020 est toujours tenable. En revanche, le budget initial de 450 millions de dollars – couvert intégralement par des bailleurs de fonds arabo-musulmans – est désormais de 700 millions, car le programme a gagné en ambition et il a fallu pallier aux sommes promises par la Banque mondiale, dont les procédures de déblocage ont été jugées « trop longues ».

D’autres appels d’offre seront ensuite lancés, afin de réaliser toutes les structures qui devraient changer le visage de la Perle des lagunes : une promenade de 4,5 kilomètres, en marge du boulevard sur berge Charles de Gaulle, qui serpentera entre le stade Félix Houphouët-Boigny rénové, des hôtels, un palais des congrès, des restaurants, des centres commerciaux et des parkings. Juste après la marina, sous la cathédrale Saint-Paul, un viaduc haubané et des bacs devront permettre de relier les deux rives, où une plaine sportive et un parc aquatique viendront clôturer un espace de plus de cinquante hectares.

« Un modèle de coopération sud-sud »

Lancé en février 2014, le projet est réalisé conjointement par les pouvoirs publics ivoiriens et l’agence Marchica Med. Reconnue pour son expertise après des travaux relativement similaires à Mar Chica, près de Nador, la compagnie étatique est maîtresse d’ouvrage associée.

Symboles de la coopération maroco-ivoirienne, les travaux sont exécutés à tous les niveaux par des sociétés des deux pays : Marchica Med et le ministère ivoirien des infrastructures économiques pour la direction, les cabinets CID (Conseil ingénierie et développement) et BNETD (Bureau national d’études techniques et développement) pour la conception, SGTM (Société générale des travaux du Maroc) et l’ENSBTP (Entreprise nationale de bâtiment et travaux publics) pour l’exécution. « C’est un modèle de coopération sud-sud, et l’exemple parfait que l’Afrique peut faire confiance à l’Afrique », se félicite le représentant du gouvernement d’Amadou Gon Coulibaly.

Illustration directe de ces propos, l’expertise de l’agence chérifienne a aussi été sollicitée à Madagascar, pour la valorisation et la sauvegarde du canal des Pangalanes. Interrogé sur ce nouveau partenariat, le président Zarrou a fait savoir que « la période d’incubation a été menée à bien », et que les ingénieurs n’attendent plus qu’une date d’audience pour présenter aux deux parties leur premier rapport.

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