Les Américains engrangent les soutiens, Gianni Infantino toujours aussi équivoque

La candidature nord-américaine à l’organisation de la Coupe du monde de football 2026 a dernièrement reçu l’engagement de plusieurs fédérations, dont certaines potentiellement très influentes. De son côté, le président de la FIFA a invité les pays votants à « analyser le rapport » de la Task Force, très favorable au trio Mexique-États-Unis-Canada.

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Le président de la FIFA à Jeddah avec le ministre des Sports saoudien, Turki Al Al-Sheikh, qui vient d'annoncer la préférence de son pays pour United 2026. Crédit: Twitter.com/FYAlMalki1

« Depuis les visites d’inspection de la Task Force, les tenants du dossier nord-américain ont sillonné la planète pour diffuser un message « d’assurance » aux membres de la FIFA inquiets des récentes crises qui ont secoué l’organisation », écrit le New York Times. Le journal de référence raconte notamment comment le président de la fédération américaine de la football, Carlos Cordeiro, a pris ses quartiers en Europe au mois de mai, s’en servant de « base opérationnelle » pour ses déplacements promotionnels.

Une stratégie qui s’est révélée payante, permettant de récolter notamment l’appui de l’Arabie saoudite. Après une ambiguité de plusieurs mois, sur fond de crise diplomatique avec le Qatar, partenaire fidèle de Maroc 2026, le ministre des sports saoudien a déclaré avoir « donné sa parole » à l’Oncle Sam « dans l’intérêt du Royaume » wahhabite.

À en croire le quotidien new-yorkais, son allié historique l’a même « aidé à organiser des réunions avec des fédérations », apportant possiblement « des dizaines de voix » sur le continent asiatique. « Ajouté à la défaillance au Maroc de quelques pays africains, ce facteur pourrait être décisif », estiment nos confrères.

United 2026 a également enregistré ces derniers jours les promesses de la Namibie et de l’Afghanistan, et pourrait accueillir très prochainement celle du Zimbabwe. « Il y a de bonnes raisons de penser que le Zimbabwe va être le prochain pays africain à soutenir la candidature nord-américaine, après l’Afrique du sud et le Liberia », assure Goal. Le site spécialisé en veut pour preuve le voyage lundi dernier à Harare du patron du comité, Jim Brown, accompagné des présidents des associations de football canadienne et mexicaine.

« Des milliards de dollars de gains supplémentaires »

Dans la dernière ligne droite avant le scrutin du 13 juin, même les médias Outre-Atlantique semblent avoir rompu avec leur traditionnelle retenue. « La Fifa peut se permettre de laisser le Maroc accueillir la Coupe du monde, (…) même si la candidature de son rival nord-américain promet des milliards de dollars de gains supplémentaires », a ainsi dépêché la très influente agence Associated Press, insistant sur le « risque général » associé au dossier marocain.

« J’espère que les pays votants vont analyser le rapport (de la Task Force, ndlr) et décider en fonction de ce qu’ils estiment bon pour le football », a par ailleurs déclaré le président de la FIFA, Gianni Infantino, dans une interview accordée à la Tribune de Genève. Avec une note technique de 2,7/5 pour le Maroc contre 4/5 pour les Américains, le message semble plutôt limpide…


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