Appuyé par l'ONU, le Maroc condamne de nouvelles “provocations” du Polisario à Tifariti

Un mois et demi après une précédente poussée de fièvre au Sahara, le Maroc condamne à nouveau des "provocations" du Polisario, qui envisage des manoeuvres militaires à Tifariti le 21 mai.

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Le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita et le secrétaire général des Nations unies le 4 avril au siège de l'ONU à New York. Crédit: Salima Yacoubi Soussane / TELQUEL

Le Royaume du Maroc condamne vigoureusement les actions de provocation récentes menées par le « polisario » dans la localité de Tifariti, à l’est du dispositif de défense au Sahara marocain,” déclare le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué rendu public le 19 mai.

« Le Royaume du Maroc considère qu’il s’agit là d’une nouvelle violation caractérisée du cessez-le-feu et d’un défi flagrant à l’autorité du Conseil de sécurité de l’ONU, » poursuit le document.

« Le Maroc, qui a saisi officiellement, à ce sujet, le Président du Conseil de sécurité et ses membres, le Secrétaire général des Nations unies et la Minurso, leur demande d’assumer leurs responsabilités et de prendre les mesures nécessaires contre ces agissements inacceptables, » affirme encore la diplomatie marocaine.

En outre, « le Maroc regrette que cette escalade se déploie avec la bénédiction et la complicité d’un pays voisin, membre de l’UMA, mais dont il viole doublement la charte : En fermant les frontières et en abritant sur son sol un mouvement armé qui menace l’intégrité territoriale d’un autre membre. Ce pays, au lieu de respecter les valeurs du bon voisinage et les impératifs de stabilité régionale, s’entête à encourager ses mercenaires du « polisario » dans leur action déstabilisatrice, en violation de la légalité internationale ».

Aussi, « le Maroc demande officiellement aux instances onusiennes concernées, de diligenter une enquête internationale pour jeter la lumière sur la situation dans les camps de Tindouf administrés par le « polisario » sur le territoire algérien, où nos compatriotes et frères marocains sont séquestrés dans des conditions dégradantes et inhumaines, et où l’aide humanitaire fournie par la communauté internationale est détournée pour être vendue sur les marchés du pays hôte aux fins d’enrichissement personnel de la nomenclature du « polisario ». »

Un défilé séparatiste à Tifariti ?

Quelques heures plus tôt, le porte-parole du secrétaire général de l’ONU avait rendu publique une déclaration affirmant que « le Secrétaire général suit de près l’évolution de la situation au Sahara occidental. »

Et de poursuivre : « Conformément à la résolution 2414 (2018) du Conseil de sécurité adoptée le 27 avril 2018, et afin de maintenir un environnement propice à la reprise du dialogue sous les auspices de son Envoyé personnel, Horst Köhler, le Secrétaire général appelle à la plus grande retenue. Aucune action susceptible de modifier le statu quo ne doit être entreprise. » 

Des sites proches du Polisario font en effet état de l’intention des dirigeants du front séparatiste d’organiser des célébrations à Tifariti, le 21 mai, à l’occasion du « 45e anniversaire du début de la lutte contre l’Espagne« . Ces célébrations comprendraient des manoeuvres militaires, ainsi qu’une séance du Parlement y sera tenue en marge de ces célébrations.

Début avril, le Maroc dénonçait déjà des incursions militaires du Polisario à l’est de ce mur et la tentative du Polisario d’installer « un État de facto » au Sahara, en transférant le siège de ses administrations dans cette zone. Pour le Maroc, cette zone fait partie intégrante du Royaume, et elle a été confiée aux Nations unies pour assurer le cessez-le-feu. Après une lettre de Mohammed VI au Secrétaire général de l’ONU Antonio Gueterres, le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita s’était rendu à New York pour exposer des preuves relatives de constructions du Polisario dans cette zone où les déplacements sont régis par l’accord relatif de cessez-le-feu, signé en 1991, et l’accord militaire numéro datant de 1997.

Le 27 avril, le Conseil de sécurité adoptait la résolution 2414, dans lequel il faisait part de son « inquiétude » quant à la « la relocalisation planifiée des fonctions administratives » du Polisario à Bir Lahlou et appelle le mouvement séparatiste à « ne plus recourir à toute action déstabilisatrice de ce genre ». Sur ce point, la résolution ne requérait pas un « retrait immédiat » du Polisario comme il le faisait pour un autre point de tension, à Guergarat cette fois, à proximité de la frontière mauritanienne.

 

Texte intégral du communiqué du ministère des Affaires étrangères :

Acculés après la dernière résolution du Conseil de sécurité de l’ONU sur le Sahara marocain, et visiblement embarrassés par la confirmation des liens avec le Groupement terroriste du Hezbollah, l’Algérie et le « polisario » ont choisi la fuite en avant et la logique du pourrissement, à travers la multiplication des agitations puériles et irresponsables.

C’est dans ce contexte que le Royaume du Maroc condamne vigoureusement les actions de provocation récentes menées par le « polisario » dans la localité de Tifariti, à l’Est du dispositif de défense au Sahara Marocain.

Le Royaume du Maroc considère qu’il s’agit là d’une nouvelle violation caractérisée du cessez-le-feu et d’un défi flagrant à l’autorité du Conseil de sécurité de l’ONU.

Le Royaume du Maroc, qui a saisi officiellement, à ce sujet, le Président du Conseil de Sécurité et ses membres, le Secrétaire Général des Nations Unies et la Minurso, leur demande d’assumer leurs responsabilités et de prendre les mesures nécessaires contre ces agissements inacceptables.

Au moment où le Conseil de Sécurité appelle à la relance du processus politique en vue de parvenir à une solution réaliste, pragmatique et durable au différend régional sur le Sahara marocain, ces actes de provocation des autres parties sapent sérieusement les efforts des Nations Unies.

Le Maroc regrette que cette escalade se déploie avec la bénédiction et la complicité d’un pays voisin, membre de l’UMA, mais dont il viole doublement la charte: En fermant les frontières et en abritant sur son sol un mouvement armé qui menace l’intégrité territoriale d’un autre membre. Ce pays, au lieu de respecter les valeurs du bon voisinage et les impératifs de stabilité régionale, s’entête à encourager ses mercenaires du « polisario » dans leur action déstabilisatrice, en violation de la légalité internationale.

Loin de s’estomper, la responsabilité de l’Algérie et du « polisario » face à la communauté internationale, ne fait que s’aggraver. Le Maroc demande officiellement aux instances onusiennes concernées, de diligenter une enquête internationale pour jeter la lumière sur la situation dans les camps de Tindouf administrés par le « polisario » sur le territoire algérien, où nos compatriotes et frères marocains sont séquestrés dans des conditions dégradantes et inhumaines, et où l’aide humanitaire fournie par la communauté internationale est détournée pour être vendue sur les marchés du pays hôte aux fins d’enrichissement personnel de la nomenclature du « polisario ».

Le Royaume du Maroc réitère sa détermination irréfragable à défendre son intégrité territoriale et son unité nationale sur l’ensemble du territoire du Sahara marocain, et demande aux Nations Unies, et plus particulièrement à la Minurso, de remplir son mandat face aux violations répétées du cessez-le-feu.

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