CGEM: le duo Mezouar-Mekouar veut créer un “choc de compétitivité” pour redynamiser l’économie

Le programme du binôme Mezouar-Mekouar pour la candidature à la présidence de la CGEM a été présenté le 15 mai. Il prévoit notamment la mise en place de la "flexisécurité" et d'une stratégie africaine pour les entreprises marocaines.

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Fayçal Mekouar et Salaheddine Mezouar. Crédit: Salaheddine Mezouar/Twitter

Le binôme  Salaheddine Mezouar- Fayçal Mekouar a mis les petits plats dans les grands pour présenter son programme. Devant un parterre de chefs d’entreprises, l’ancien ministre des Affaires étrangères et puis des Finances et l’expert-comptable ont détaillé, le 15 mai, les principaux points de leur projet pour la Confédération générale des entreprises marocaines (CGEM). Intitulé  » un élan pour tous « , le programme a été conçu à l’issue d’une tournée durant laquelle Salaheddine Mezouar s’est rendu dans les antennes régionales de la CGEM et a rencontré les responsables des fédérations sectorielles de l’organisation patronale.

« Choc de confiance » et  « flexisécurité »

« Cette décennie est marquée par une croissance atone, sans emploi, par une panne de confiance, un manque de visibilité dans un contexte vulnérable et incertain« , a déclaré l’ancien président du RNI, en guise d’introduction à la présentation de son programme. Pour remédier à ces maux, le binôme Mezouar-Mekouar souhaite « redynamiser » l’économie nationale à travers un « choc de compétitivité » en améliorant les marges de manœuvre de l’Etat et un « choc de confiance » visant à relancer les investissements dans tous les secteurs.

Le programme présenté par le duo Mezouar-Mekouar se décline en six axes, 26 chantiers et 90 mesures. Parmi les mesures phares du programme figurent l’amélioration des délais de paiement, la simplification des procédures ainsi que l’adoption d’une loi permettant aux PME marocaines un meilleur accès aux marchés publics. Ces propositions pourraient permettre au Maroc de gagner des places dans le classement Doing Business selon le binôme.

Celui-ci souhaite également procéder à une révision du Code de travail afin de mettre en place la « flexisécurité ». La « flexisécurité » est un dispositif donnant plus de facilité aux employeurs pour licencier des employés qui, eux, bénéficieront d’indemnités sur une plus longue durée et plus importantes avant de retrouver un emploi. Le duo ambitionne également de positionner l’économie nationale sur de nouveaux relais de croissance en adoptant, par exemple, une stratégie africaine incluant l’ensemble des acteurs de l’économie marocaine, notamment les PME.

Pas d’ »OPA sur la CGEM « 

S’étalant sur la période 2018-2021, le programme Mezouar-Mekouar comporte à la fois des mesures instantanées, des « quick wins » et d’autres se déclinant à moyens et long terme.  Le premier objectif du binôme est d’intégrer, dès la Loi des finances 2019, des mesures permettant la mise en place d’un fonds de garantie pour les besoins en fonds de roulement des entreprises, ainsi que l’exonération de la TVA sur les biens d’équipement et le contrôle des importations sauvages. A moyen et long terme, le binôme ambitionne de désenclaver les régions marginalisées et de positionner les entreprises marocaines sur de nouveaux relais de croissance comme l’économie verte et l’Afrique.

Alors que certains craignent une politisation de la CGEM suite à l’annonce de la candidature de l’ancien président du RNI, celui-ci a affirmé que sa candidature était « une candidature de conviction ». « Je ne suis pas candidat d’un parti politique. Penser qu’un parti puisse faire une OPA sur la CGEM, c’est infantiliser la CGEM et manquer de respect vis-à-vis de l’intelligence collective« , a tenu à préciser Salaheddine Mezouar.

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