Mourabaha Auto, la star du salon

Auto Expo a accueilli, une dizaine de jours durant, 200.000 visiteurs qui sont venus découvrir plus de 50 exposants, dont 33 marques d’automobiles et 13 marques de motos. Cette édition est marquée par la présence des opérateurs de la finance participative.

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MAP

L’Auto Expo a ouvert ses portes le 10 avril dernier. Grand-messe marocaine de l’automobile organisée tous les deux ans, elle réunit dans le même espace, pendant une dizaine de jours, plus de 50 exposants, dont 33 marques d’automobiles et 13 marques de motos au grand bonheur des 200.000 visiteurs venus de tout le royaume à la recherche de la bonne affaire.

La finance participative s’invite au salon

Un salon de l’auto ne serait pas ce qu’il est sans l’offre complémentaire qu’il présente à ses visiteurs, notamment quand il s’agit des solutions de financement pour acquérir leur véhicule de rêve. Toutes les éditions s’illustrent par une présence marquée et remarquée de banques, de sociétés de financement et de sociétés d’assurance. Le plus important sponsor de l’évènement n’est d’ailleurs pas un constructeur ni un concessionnaire, mais bien un groupe bancaire…

La grande nouveauté de cette édition, s’il en fallait une, c’est la présence au salon des opérateurs de la finance participative. Quatre des cinq banques de la place y ont un stand. BTI Bank, Umnia Bank, Bank Al Yousr ou encore Bank Assafa sont présentes en force. Cette dernière est même sponsor officiel de l’évènement… C’est dire l’importance qu’elle accorde à ce rendez-vous pour se positionner sur le segment du financement automobile. “Bank Assafa est sponsor associé de cet évènement et nous serons présents en force avec des offres compétitives présentant ainsi à nos clients une alternative à même de répondre à leurs attentes. Je voudrais rappeler que les équipes de Bank Assafa sont à leur troisième participation au salon de l’automobile puisque Dar Assafa était présente dans les salons 2014 et 2016”, nous explique Youssef Baghdadi, président du Directoire de la filiale d’Attijariwafa bank.

Une concurrence rude

Le secteur de la finance participative, toujours en cours de construction, a reçu le contrat type de la Mourabaha automobile, validé par le Conseil supérieur des oulémas, en février dernier. Les opérateurs ont ainsi eu à peine quelques semaines pour mettre en place les procédures d’instruction des dossiers, discuter avec les partenaires de l’écosystème (concessionnaires, DGI, services des mines…) et ficeler leurs offres. Malgré cela, ils misent tous sur leur présence au salon pour recruter le maximum de clients. “Notre présence à l’auto-expo nous permettra de continuer sur notre lancée, car le sujet est déjà effectif pour nous. Nous avons déjà signé des contrats Mourabaha auto”, confie Abdessamad Issami, président du Directoire de Umnia Bank. Qu’en est-il des offres ? Le patron de la filiale participative de CIH reste évasif. “Nous sommes dans les tendances du marché au même titre que nous le sommes pour l’immobilier”, répond-il. Et d’ajouter : “Dans le secteur conventionnel, les taux démarrent à 7 jusqu’à 12 ou 13% (taux d’usure). On va être dans cette fourchette. Nous n’allons être ni plus chers ni moins chers. On sera dans le marché et en vue de nous distinguer, nous misons sur la qualité de service beaucoup plus que sur le prix”. Umnia bank devra faire face à un concurrent de taille : Bank Assafa. “Sous l’enseigne Dar Assafa (ancêtre de Bank Assafa), nous avons financé plus de 1.000 véhicules avec un total de financement dépassant 100 millions de dirhams. Nous avons travaillé avec plus de 25 marques automobiles”, nous explique Baghdadi. En d’autres termes, la filiale d’Attijariwafa bank arrive armée d’une expertise établie dans le secteur qui lui confère une certaine avance sur ses concurrents.

Quant à BTI Bank, qui mise gros sur le salon, Mohamed Maarouf, le directeur général, BTI Bank explique que “le Management va proposer des solutions de financement automobile basées sur le contrat Mourabaha auto commun à tout le secteur mais en y apportant notre touche d’accompagnement sur-mesure à chaque demande et à chaque personne souhaitant acheter une voiture neuve”. BTI mise sur l’offre de financement “sur-mesure qui peut aller jusqu’à 100% de la valeur du véhicule sur des durées pouvant atteindre 7 ans”, explique le patron de la filiale de BMCE Bank.

L’assurance conventionnelle à la rescousse

L’engouement des acteurs pour l’opportunité que représente le salon de l’automobile peut être entravé par l’absence de l’assurance Takaful. Encore une fois, le retard de mise en place de cet important maillon de l’écosystème pousse les opérateurs à chercher des alternatives. “On va continuer à demander un engagement de souscription au contrat Takaful quand il sera disponible”, nous explique un opérateur du secteur. “Cela dit, le client ne peut pas circuler sans l’assurance responsabilité civile. Il va donc aller la chercher de lui-même”, ajoute-t-il.

En d’autres termes, tout acheteur devra souscrire une assurance normale une fois les procédures de financement achevées. A ce titre, la Mourabaha auto ne diffère pas trop de la Mourabaha immobilière. La banque achète le véhicule neuf à la demande du client pour le lui revendre moyennant une marge bénéficiaire convenue d’avance. Ce contrat est assorti d’un engagement d’achat. Il s’agit d’un document par lequel le client promet à sa banque d’acquérir le véhicule acheté et à accepter les conditions relatives à Hamish Al Jiddiya (marge de sincérité). Le financement de l’automobile se fait sur une durée qui ne dépasse pas les 7 ans et durant laquelle le client peut vouloir s’affranchir de cette dette à travers un remboursement anticipé. La Mourabaha automobile offre cette possibilité puisque les clients peuvent procéder à un remboursement anticipé total ou partiel, à condition que le montant soit équivalent au moins à 10% du restant dû.

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