Chafik El Belghiti, l'homme qui doit réformer la Caisse de compensation

Chafik El Belghiti, le nouveau directeur de la Caisse de compensation, aura la délicate mission d'accompagner le gouvernement dans l'épineux processus de sa réforme. Portrait.

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Chafik El Belghiti, directeur de la caisse de compensation. Crédit: DR

S‘il n’était pas intègre, je ne l’aurais pas gardé au ministère de l’Enseignement supérieur ». C’est la première chose que dit de lui Lahcen Daoudi, ex-chef de ce département, et actuel ministre délégué chargé des Affaires générales et de la Gouvernance. Un département ministériel auquel la caisse de compensation est affiliée. « Ce n’est pas moi qui l’ai choisi pour le poste de directeur, c’est un jury », précise toutefois le ministre PJD, qui ne cache pas son admiration pour Chafik El Belghiti.

Licencié en économétrie en 1984 et titulaire d’un doctorat en management territorial et environnemental de l’Université Ibn Tofail, en 2007, le successeur de Salima Bennani occupait depuis 2010 le poste d’inspecteur général au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.

Un ancien des Finances

Avant de devenir inspecteur général, le natif de Sidi Slimane a passé plus de 22 ans au ministère des Finances, au sein du département du budget. « J’ai des connaissances en mécanismes financiers et  gestion des établissements publics. D’ailleurs, j’ai représenté, à plusieurs reprises, le ministère des Finances dans les conseils d’administration des établissements publics », nous déclare le principal concerné.

El Belghiti dit avoir été marqué par plusieurs anciens supérieurs hiérarchiques au ministère des Finances. « Mohamed Berrada, ancien ministre des Finances (de 1986 à 1993, NDLR), m’a inspiré par son ouverture. Il nous disait que le ministère doit s’ouvrir sur les entreprises créatrices de richesses ». Fathallah Oualalou, ancien ministre des Finances de 1998 à 2007, est également l’une de ses références. « Il m’a marqué  par son traitement de la dette », témoigne El Belghiti.

Gérer la caisse de compensation ne sera pas une sinécure pour le successeur de Salima Bennani, une femme à l’esprit vif qui a dirigé cet établissement public pendant 5 ans et qui a été au cœur de la réforme de la décompensation des produits pétroliers.

Ses chantiers

« C’est un créneau très sensible », souligne pour sa part Lahcen Daoudi. « Il devra éplucher les chiffres, bien comme il faut. C’est l’argent de l’Etat », ajoute-t-il. Le ministre d’Etat aux Affaires générales se montre néanmoins confiant: « plusieurs responsables ont été limogés suite aux bons rapports qu’il préparait, à l’époque où j’étais ministre de l’Enseignement supérieur ». Une information que confirme le principal intéressé qui précise que les rapports en question portaient sur « les dérapages financiers dans différents départements du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique ».

Pour sa nouvelle responsabilité, son principal objectif sera de « trouver des solutions aux problèmes de gestion de la caisse de compensation, et ce dans le respect des règlements et des lois. Ceci passe par l’écoute, dans un premier temps des partenaires qui profitent des subventions de la caisse de compensation », déclare El Belghiti, évasif.  « J’entends instaurer un style de management moderne et participatif », promet-il.

Le nouveau directeur de la caisse de compensation est aussi un passionné d’arts. « C’est le théâtre marocain qui m’a le plus marqué », fait savoir cet ancien élève du lycée des Orangers, en plein centre de Rabat. Une ville où il a également obtenu son diplôme des études supérieures (DES), à l’Institut national d’aménagement et d’urbanisme (INAU) en 1987.

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