Ahmed Lahlimi: "La flexibilisation du dirham alimentera l'inflation"

Le Haut-commissaire au Plan estime que le gouvernement doit expliquer les raisons derrière la réforme du régime de change. Une mesure qui, selon lui, "devrait alimenter l'inflation".

Par

Yassine Toumi/TelQuel

Pour le Haut-commissaire au Plan, « le gouvernement doit expliquer les avantages et les risques de la flexibilisation du dirham, un système qui alimentera l’inflation« . Dans une interview accordée à l’agence Reuters, Ahmed Lahlimi Alami ajoute que « l’inflation s’élèvera à 1,8% en 2018 contre 0,2% l’année dernière, en raison de la hausse du cours du pétrole, des importations de produits alimentaires et d’autres produits ».

Cette semaine, Le Maroc a lancé, de son initiative, un système de flexibilisation de sa monnaie, dans le cadre des réformes de libéralisation du marché, recommandées par le Fonds monétaire international pour protéger l’économie des chocs étrangers et conserver ses réserves de devises. Alors que la valeur du dirham a à peine baissé en comparaison avec les devises majeures, le directeur de Bank Al-Maghrib a assuré qu' »il utilisera ses réserves en devises pour contrer toute spéculation ».

Ahmed Lahlimi estime que « le gouvernement doit initier un dialogue national pour détailler les raisons derrière cette décision« . Interrogé sur la possibilité d’une hausse de l’inflation, il a répondu : « certainement, puisqu’en 2018 le gouvernement devra dépenser plus en importations de blé, de pièces de rechange et d’autres produits de base« . « Nous avons besoin de plus de détails« , a-t-il renchéri. Il a également ajouté qu’il souhaitait savoir « si la recommandation du FMI a pris en considération les besoins spécifiques de l’économie marocaine ».

Par ailleurs, le Haut-commissaire au Plan juge que « le gouvernement doit investir plus dans l’éducation », rappelant que « les élèves marocains passent en moyenne 4 à 5 années à l’école, un des taux les plus bas au monde« . Pour Lahlimi, « une carence en qualité d’éducation mène vers la pauvreté« . Il a réitéré que la croissance de l’économie marocaine devrait baisser à 2,8% cette année, contre 4% en 2017, « à cause d’une moindre production agricole et performance industrielle globalement faible« . Il a prévu que « malgré une baisse des précipitations, le Maroc récoltera entre 7 et 7,5 millions de tonnes de blé cette année ». De plus, « le nombre de touristes étrangers visitant le royaume devrait augmenter », a-t-il conclu.

Rejoignez la communauté TelQuel
Vous devez être enregistré pour commenter. Si vous avez un compte, identifiez-vous

Si vous n'avez pas de compte, cliquez ici pour le créer