Benkirane: "Je ne cours pas derrière un troisième mandat"

Tout en affirmant ne pas chercher à rempiler à la tête du PJD, Abdelilah Benkirane ne dit pas "non" à un troisième mandat, si tel est le souhait du parlement du parti. Détails.

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Abdelilah Benkirane © Yassine Toumi

Réuni les 25 et 26 novembre en session extraordinaire, le Conseil national du PJD devra trancher quant à l’amendement de l’article 16 du règlement intérieur qui ouvrirait la voie à un troisième mandat pour Abdelilah Benkirane à la tête du parti.

Le débat, qui divise la direction du PJD, a fait encore réagir le leader islamiste ce matin. « Je n’ai demandé à personne un troisième mandat », a-t-il lancé laconiquement à la presse, sans nier pour autant son souhait de rempiler à la tête du parti de la Lampe.

« J’accepterai la décision du Conseil national quel que soit la résultat », a poursuivi Abdelilah Benkirane. En réponse à ceux de ses détracteurs qui menacent de démissionner s’il rempilait pour un troisième mandat, l’ex-Chef du gouvernement, évincé en mars dernier par Mohammed VI au profit de Saâd-Eddine Elotmani, rétorque: « Je n’ai pas apprécié cela. Il faut se réjouir d’une décision qui nous arranger mais il ne faut se retirer quand la décision ne nous arrange pas, c’est cela la démocratie ».

Longtemps éludé dans les instances du parti de la Lampe, l’amendement du règlement intérieur avait été discuté le 15 octobre dernier au sein de la commission de la réglementation et des procédures, placée sous la tutelle du Conseil national. Vingt-deux membres s’étaient alors prononcés en faveur de l’amendement de l’article 16 du règlement intérieur, contre dix voix.

La commission avait ainsi donné son feu vert pour un changement de statuts qui lèverait l’interdiction d’un troisième mandat pour Abdelilah Benkirane. Ce qui est loin de plaire à certains cadors du PJD, dont les ministres Mustapha Ramid, Lahcen Daoudi, Aziz Rebbah et Mohamed Yatim, favorables au maintien de l’actuel règlement intérieur du parti.

« Je suis contre le changement des statuts en fonction des personnes. Le PJD n’est pas une zaouia (confrérie, ndlr) », nous avait déclaré Lahcen Daoudi.

En conclave aujourd’hui et demain au complexe de la Maâmora, le parlement du parti islamiste, que préside Saâd-Eddine El Othmani, autre candidat pressenti à la succession d’Abdelilah Benkirane, aura à déterminer l’ordre du jour du Congrès national qui se tiendra les 9 et 10 décembre prochain.

Si les membres du Conseil national votent l’amendement de l’article 16 du règlement intérieur, le secrétaire général du PJD pourrait se porter candidat à sa propre succession.

(Cherki Lahrech pour TelQuel Arabi, avec Bilal Mousjid)

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