"Ta ana bnadem (wellah)", la mini-série sur la condition de la femme au Maroc

Hicham Lasri a réalisé une série de trois spots sur la condition féminine. Ces derniers seront diffusés sur Internet à partir du 25 novembre à l'occasion de la journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes.

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Extrait de la série de vidéos "Ta ana bnadem (wellah)". © Hicham Lasri

Dans une boucherie, une jeune fille suspendue à côté de carcasses de moutons se confie sur son rapport au mâle marocain dans l’espace public. « Quand je suis dans la rue, je sens le regard de l’autre (comprendre de l’homme) qui me suis constamment (…) Ils se disent que je ne suis pas un être humain, mais un bout de viande« , assène-t-elle.

La scène plutôt percutante, bien qu’elle soit au premier degré, est tirée d’une série de trois spots intitulée « Ta ana bnadem (Wellah) » sur la condition féminine. Réalisées par Hicham Lasri, les vidéos seront mises en ligne le 25 novembre à l’occasion de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.

Dans le deuxième spot, on change de situation. La même jeune fille est allongée sur une charrette de fruits. L’image est incongrue, mais le propos l’est moins. « Parfois, je ne me sens pas à ma place« , lance alors la protagoniste.

Dans le dernier spot, la jeune femme est dans un pot de plante rose fuchsia. « Quand je vois comment certaines personnes se comportent avec nous, que ce soit à la maison, au travail, au parlement, dans la presse ou la publicité, je trouve cela étrange. Il y a ceux qui disent que la femme est un lustre, mais je n’en suis pas un. Je ne suis pas non plus un pot de fleurs, mais un être humain« .

Extrait de la série de sport "Ta ana bnadem (wellah)". © Hicham Lasri
Extrait de la série de vidéos « Ta ana bnadem (wellah) ». © Hicham Lasri
Extrait de la série de sport "Ta ana bnadem (wellah)". © Hicham Lasri
Extrait de la série de vidéos « Ta ana bnadem (wellah) ». © Hicham Lasri

 

 

 

 

 

 

 

Les trois spots qui renvoient à une imagerie de nature morte font suite aux récents travaux du réalisateur sur la condition de la femme. « Depuis ‘No vaseline Fatwa’, j’essaie de mettre des personnages féminins au cœur de mon travail… Avec ces vidéos, je tends à créer des images iconiques sans être dans une quelconque prétention« , nous explique Hicham Lasri. « J’aime l’ambiguïté et le cynique donc ces images peuvent être vues de manières différentes et mon propos peut être interprété différemment« , poursuit-il.

Dans une démarche « do it yourself », les trois vidéos ont été réalisées sans budget. Ayant filmé le générique du talkshow « Rachid Show » sur 2M, le réalisateur a proposé d’avoir une journée de tournage plutôt que d’être payé. Et ça a donné « Ta ana Bnadem (Wellah)« .

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Extrait de la série de sport "Ta ana bnadem (wellah)". © Hicham Lasri
Extrait de la série de sport « Ta ana bnadem (wellah) ». © Hicham Lasri

Extrait de la série de sport "Ta ana bnadem (wellah)". © Hicham Lasri

Extrait de la série de vidéos « Ta ana bnadem (wellah) ». © Hicham Lasri

Extrait de la série de sport "Ta ana bnadem (wellah)". © Hicham Lasri

Extrait de la série de vidéos « Ta ana bnadem (wellah) ». © Hicham Lasri

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