Indice Mo Ibrahim: le Maroc bon élève en économie, mais pas en droits humains

Selon l'indice général Mo Ibrahim sur la gouvernance 2017, le Maroc est parmi les pays africains qui affichent le plus de progrès. Un tableau qui n'est pas si positif lorsqu'on va dans le détail...

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Crédits photo : AFP

Selon l’indice 2017 de la gouvernance en Afrique (IIAG) publié ce lundi 20 novembre par la Fondation Mo Ibrahim, le Maroc se classe 12e (sur 54 pays) en Afrique avec un score de 60,1. Entre 2012 et 2016, le Royaume a ainsi amélioré sa note de 4,9 points.

Se basant sur une centaine d’indicateurs, l’indice détaille dans son rapport l’évolution du développement humain, des droits de l’Homme ou encore celui de la sécurité dans chaque pays du continent africain. Si globalement le Maroc affiche de bons résultats, certains points, notamment concernant les droits humains, font encore défaut.

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Sécurité et État de droit

Dans cette catégorie, le Maroc se classe 14e avec un score de 62,9 en augmentation de 0,78 point par rapport à 2012. Le calcul s’effectue à partir de l’analyse de l’État de droit, la reddition des comptes, de la sécurité personnelle et de sécurité nationale.

En ce qui concerne l’État de droit, le Maroc se place à la 19e place avec un score de 58,7 (+0,28 point en cinq ans). Concernant la reddition des comptes, le Maroc se place à la 12e place et obtient un score de 53,4 soit une augmentation de 2 points depuis 2012.

Pour ce qui est du classement sur la sécurité personnelle, le Maroc arrive en 12e position avec un score qui a chuté de 10,2 points en 10 ans, mais en hausse ces 5 dernières années. Enfin, dans la catégorie « Sécurité nationale », on observe également une baisse de 6,1 points (-2 points en cinq ans) plaçant le royaume à la 28e place.

Lorsqu’on entre dans le détail de ces classements, plusieurs sous-catégories sont dans le rouge. Par exemple, le Maroc est très mal classé dans la sous-catégorie « Corruption et bureaucratie (WB) ». Il occupe la 17e place, certes, mais son score a reculé de 4,75 points depuis 2012.

Dans la sous-catégorie « Sécurité de la personne (EIU/AFR) », le Maroc affiche un score en baisse de 3,43 points depuis 2012. Enfin, sur le volet de la sécurité nationale, le Royame se classe 19e dans la sous-catégorie « Implication du gouvernement dans des conflits armés (UCDP) » avec un score de 88,9 (-2,78 points depuis 2012), et 17e sur le sous-indice de « Violence par des acteurs non étatiques » avec une note de 99,1 (-0,23 point depuis 2012).

Des résultats qui s’observent au niveau continental. En effet, le score de « Sécurité et État de droit », l’une des quatre catégories majeures, est en net recul sur les dix dernières années, baissant de 0,27 point par an. Mais si on regarde ce score sur les cinq dernières années, la baisse s’est ralentie à 0,18 point par an.

Le score du continent africain a même progressé entre 2015 et 2016. Parmi les différentes catégories de calcul, c’est celle de la sécurité nationale qui pêche. En 2007, le score était de 80,1 et de 76,4 en 2016, soit une baisse de 3,7 points.

Participation et Droits de l’homme

Le Maroc semble aussi être un bon élève dans la catégorie « Participation et droits de l’Homme ». Bien qu’il ne soit classé que 33e avec un score de 44,2, le Royaume a vu sa note augmenter de 4,1 points depuis 2012.

Ce calcul se base sur trois catégories: participation, droits et genre. Dans la première, le royaume enregistre un score de 39,9 en augmentation de 5,4 points sur les 5 dernières années. En matière de droits, le Maroc enregistre un score de 48,1 (+9,8 points en dix ans, et +4,3 en cinq ans). Toutefois, lorsqu’on regarde de plus près on s’aperçoit que dans la sous-catégorie « Libertés civiles », la note du Maroc a reculé de 1,58 point depuis 2012.

Dans la catégorie du genre, le Royaume se classe 38e avec un score de 44,7 (-1,2 point en dix ans, -2,5 points sur ces cinq dernières années). Une baisse qui va dans le sens contraire de la tendance générale observée sur le continent qui a vu sa note passer de 51,2 en 2007 à 55,1 en 2016. C’est dans la sous-catégorie catégorie « Femmes dans le monde de la justice » que le Maroc enregistre son plus mauvais résultat, avec une baisse de 6,25 points depuis 2012.

Opportunités économiques durables

Dans cette catégorie, le Maroc arrive en deuxième position avec un score de 68,2 (+9,3 points en cinq ans). Le calcul se base sur les catégories suivantes: gestion publique, environnement commercial, infrastructure et secteur rural. En ce qui concerne la première catégorie, le Maroc se classe 4e et enregistre un score en hausse de 4,6 points depuis 2012.

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Pour l’environnement commercial, le Royaume arrive à la 7e place avec un score de 60,4 (+3,5 depuis 2012). Concernant l’infrastructure le Maroc arrive en 4e place, derrière la Mauritanie, les Seychelles et la Namibie avec un score de 68,6 (+10,5 depuis 2012).

Enfin, c’est dans le secteur rural que le Maroc a enregistré sa plus belle hausse avec un score de 78,5 (+18,5 points en cinq ans) qui le place au troisième rang du classement, derrière le Rwanda et la Mauritanie.

Toutefois certains chiffres sont à nuancer. C’est le cas par exemple de la sous-catégorie « Solidité des banques » où la note du Maroc est en baisse de 2,18 points depuis 2012 et de celle relative aux « Procédures douanières (WEF) » où le Royaume a perdu 1,90 point depuis 2012.

Développement humain

Pour cette dernière catégorie, le Maroc arrive en 13e position avec un score de 65,1 (+3,2 depuis 2012). Ce classement a été calculé à partir d’indicateurs tels que le bien-être, l’éducation et la santé. Concernant la première catégorie, le Maroc est relativement bien positionné, puisqu’il arrive à la 15e place avec une note en hausse de 4,8 points en cinq ans.

L’augmentation se fait plus légère en ce qui concerne l’éducation (+0,1 depuis 2012), plaçant le Royaume à la 18e place. Un score qui avait pourtant augmenté entre 2007 et 2012 sur tout le continent, y compris pour le Maroc (+8 sur la période 2007-2016).

Le rapport se désole de ce ralentissement. Au cours des cinq dernières années, le Maroc a vu sa note reculer de 3,08 points dans la sous-catégorie « apport de l’éducation », et de 2,30 points au niveau du « système de gestion de l’éducation ».

En ce qui concerne le secteur de la santé, le Maroc occupe la 11e place du classement avec un score de 81,2 en 2016 (+4,8 points depuis 2012). La sous-catégorie qui affiche la plus petite baisse est celle des « maladies » qui affiche un score de 94 en 2016(-0,15 point en cinq ans).

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