De Rabat, les "minorités religieuses" appellent au respect de leurs droits au Maroc

Le "congrès national des minorités religieuses" a bien eu lieu, samedi, malgré l'absence de plusieurs intervenants annoncés dans le programme.

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Pour la première fois au Maroc, les minorités religieuses se sont réunies en congrès, samedi 18 novembre au siège de l’Association marocaine des droits de l’Homme à Rabat. Malgré la présence de quelques policiers en civil autour du siège de l’AMDH, aucune interdiction ni restriction de la part des autorités n’a été relevée.

Les présidents des associations des droits de l’Homme présents au congrès sont unanimes sur les « abus juridiques » que subissent les minorités religieuses au Maroc, soulignant le non-respect de la liberté de conscience, l’interdiction des rites religieux des minorités ainsi que leur persécution par « la loi de la rue« .

« La liberté d’expression, de croyance et de conscience est un droit que l’État est censé respecter« , a déclaré le président de l’AMDH, Ahmed El Hayej.  « Les gens devraient pouvoir croire en ce qu’ils veulent croire, tant que cela ne transgresse pas les droits d’autrui« , a-t-il poursuivi.

Pour sa part, le président de la Fédération marocaine des associations amazighes, Ahmed Arahmouch, est revenu sur les recommandations adressées par les organisations internationales au Maroc au sujet de la liberté de croyance. Il a précisé que le Royaume, lors de l’Examen périodique universel du Haut-commissariat onusien aux droits de l’Homme, a reçu trois recommandations en 2015, puis 2 autres en 2016 et 3 recommandations cette année.

Arahmouch a recensé « des cas d’arrestation et de persécution de plusieurs membres de minorités religieuses« , citant des événements survenus à « Salé, Guelmim, Agadir, Tinghir et Tanger ». Il a indiqué que ces arrestations ont eu lieu dans des bus de transport public, ce qui signifie que ces personnes étaient connues des forces de l’ordre, selon lui.

Driss Sedraoui, le président de la Ligue marocaine pour la citoyenneté et les droits de l’Homme, s’est référé aux conventions et instruments internationaux pour traiter la question des minorités religieuses. Il a rappelé que la Déclaration universelle des droits de l’Homme prévoit expressément « le droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion« .

Ahmed Mediany Rouimy/ Editing: Omar Kabbadj

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