Le Centre antipoison rassure sur la teneur en mercure du poisson marocain

Dans un numéro spécial de son magazine trimestriel, le Centre antipoison publie les chiffres d'une étude étalée sur 6 ans recensant les teneurs en mercure dans les espèces de poissons consommées au Maroc.

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Photo d'illustration. Crédit: AFP

Le Centre antipoison du Maroc (CAPM), relevant du ministère de la Santé, a consacré son magazine trimestriel « Toxicologie Maroc » à l’exposition au mercure. Un article analyse l’« occurrence du mercure dans les produits de la pêche du littoral marocain« .

Il se base sur l’échantillonnage de 36 espèces de poisson débarquées sur les côtes marocaines et parmi les plus consommées au Maroc. La synthèse des 869 résultats collectés auprès de divers services vétérinaires et de divers laboratoires officiels de l’Office national de la sécurité sanitaire des produits alimentaires (Onssa).

De 2010 à 2016, la teneur moyenne en mercure retrouvée sur ces 869 échantillons s’établissait à 0,073 mg/kg, passant de 0,023 mg/kg en 2010 à 0,127 mg/kg en 2016. Les ports de Sidi Ifni, Larache et Mdiq-Fnidq présentent les plus fortes teneurs en mercure, à l’inverse des ports de Safi, Tiznit et Sâadia.

La bonite (0,314 mg/kg), le mulet (0,195 mg/kg), la roussette (0,192 mg/ kg), le requin (0,182 mg/kg), l’espadon (0,173 mg/kg), le calamar (0,172 mg/ kg) et l’anguille (0,133 mg/kg) sont les espèces présentant les teneurs en mercure les plus élevées. « Toutes ces teneurs sont inférieures aux limites réglementaires en vigueur« , rassure toutefois l’article, rappelant que la limite maximale autorisée pour le mercure est de 1 mg/kg pour les grands poissons prédateurs (le requin, l’espadon et le thon) et de 0,5 mg/ kg pour les poissons non prédateurs.

En revanche, aucune teneur en mercure n’a été détectée pour l’ombrine, le dente, et le coq rouge. Les teneurs les plus faibles en mercure ont été enregistrées chez la sardinelle (0,012 mg/kg), le rouget (0,023 mg/kg), le pageot (0,026 mg/kg), le capelan (0,037 mg/kg) et la sardine (0,038 mg/kg).

 

Les dangers de l’ingestion de mercure

L’article rappelle que « l’ingestion accidentelle ou volontaire de mercure métallique n’entraîne pas d’intoxication, puisque les métaux en général sont mal absorbés dans le tractus gastro-intestinal », mais elle peut se compliquer d’une fausse route et entraîner une inhalation avec une atteinte pulmonaire.

Une exposition plus sévère peut entraîner un œdème aigu du poumon avec atteinte alvéolointerstitielle, pouvant s’accompagner de coliques et de diarrhées. Le Centre international de recherche sur le cancer range le mercure métal et ses dérivés inorganiques dans le groupe 3, qui correspond aux substances dont le risque de cancer pour l’homme n’a pas encore été confirmé.[/encadre]

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