TGV: Le Drian survole un essai à 275 km/h...et l'AFD aligne 80 millions d'euros pour finir les travaux

Lors de sa visite au Maroc, le ministre des affaires étrangères français a survolé en hélicoptère un essai de la LGV Tanger-Kenitra. Il a également assisté à la signature d'un prêt de l'AFD de 80 millions d'euros pour finir les travaux, avec Mohammed Boussaïd.

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Lundi 9 octobre, le TGV a roulé à 275 km/h sur un tronçon de 110 km entre Kenitra et Tanger (nord), en présence du ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian qui avait embarqué pour l’occasion à bord d’un hélicoptère. La ligne à grande vitesse, qui doit entrer en service à l’été 2018, poussera dans le courant de la semaine les tests jusqu’à 320 km/heure.

« Une fois qu’on aura atteint 320 km/h, on aura encore une batterie de tests (…) Vers avril, on prononcera la mise en service technique de la ligne« , a expliqué Mohamed Rabii Khlie, PDG de l’ONCF, précisant que la phase suivante sera celle des essais de rodage « pour pouvoir préparer la mise en exploitation commerciale durant l’été 2018« .

Mais Jean-Yves Le Drian n’était pas venu que pour le tour d’hélicoptère, puisqu’il a procédé hier à la signature d’une convention de prêt de l’Agence française de développement (AFD) d’un montant de 80 millions d’euros, destinés à l’ONCF, « dans le cadre du soutien financier sans précédent qu’apporte la France à ce projet ». Mohamed Boussaïd, ministre de l’Économie et des Finances, était également présent.

Près de 23 milliards de dirhams financés à moitié par la France

Alors que le projet était censé coûter 20 milliards de dirhams lors des estimations initiales en 2007, le coût final a fait un bond de 15%. Le coût total du projet, financé à 50% par la France via différents prêts, représente en effet 22,9 milliards de dirhams (environ deux milliards d’euros).

Le secrétaire d’État aux Transports Najib Boulif, avait justifié auprès de Telquel.ma le « petit dépassement » du budget initial de la LGV par la nécessité d’indemniser les nombreuses personnes victimes d’expropriation du fait du passage de la ligne à l’emplacement de leurs habitations.

Des expropriations qui expliquent également en partie le retard pris pour ce projet qui devait être effectif en 2015. Le PDG de l’ONCF a précisé qu' »on est à moins de neuf millions d’euros le kilomètre, pour un standard européen de 20 millions d’euros le kilomètre« .

Par ailleurs, la nature des terrains et les forts vents ont entraîné la construction de plus de 12 km de viaducs entre Tanger et Kenitra. Le plus long, le viaduc d’El Hachef, mesure 3,5 km.

Six millions de passagers d’ici 3 ans

« On travaille sur un modèle économique d’exploitation (…) avec un système intelligent pour prévoir les tarifs qu’il faut en tenant compte de la capacité des Marocains qui prennent le train », a indiqué M. Lakhlii. Selon lui, le coût d’un voyage en TGV serait « en moyenne de 30% de plus que les tarifs pratiqués actuellement ». Alors que le trajet Tanger Casablanca met actuellement près de 5 heures, la LGV permettra de relier la capitale économique Casablanca, la capitale administrative Rabat et le pôle maritime de Tanger en un peu plus de deux heures. Les chemins de fer marocains tablent sur six millions de passagers après trois ans d’exploitation, soit d’ici l’été 2020.

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