Les bénéfices de Total Maroc continuent d’augmenter deux ans après la libéralisation des hydrocarbures

Total Maroc annonce des bénéfices en croissance de 19,4 %, après avoir triplé l’an passé, suite à la libéralisation des prix des hydrocarbures.

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Les grandes entreprises s'engagent contre le coronavirus. Crédit: Yassine Toumi/TelQuel

Au cours du premier semestre 2017, les bénéfices de Total Maroc ont augmenté de 19,4 % pour dépasser les 480 millions de dirhams. Selon un communiqué, Total Maroc affiche donc au terme des 6 premiers mois de l’année une croissance à deux chiffres après avoir triplé ses bénéfices entre 2015 et 2016. Son chiffre d’affaires consolidé a progressé de 28,3 % par rapport au S1 2016 à plus de 4,7 milliards de dirhams. Selon une note de BMCE Capital, cette performance s’explique notamment par « la hausse des prix du pétrole dont les cours moyens au premier semestre ont progressé de 28 % et l’augmentation de 2,2 % des volumes écoulés à 689,9 KT ». Les analystes expliquent également ces performances par « le développement de l’activité GPL qui a connu une progression de 3,2 % grâce notamment aux investissements en bouteilles et la croissance des ventes de lubrifiants de 4,5 % ». S’agissant du résultat d’exploitation, la note de BMCE Capital fait remarquer qu’il n’augmente que de 14,5 %. « Moins dynamique et reflétant vraisemblablement la non-répercussion totale de la hausse des prix », jugent les analystes.

La publication des résultats du numéro trois des hydrocarbures au Maroc fait figure d’exception. Total s’y astreint en effet depuis son introduction en Bourse en 2015, tandis que les opérateurs du même secteur gardent ces chiffres jalousement. Dans une enquête publiée en mai, TelQuel montrait que les distributeurs marocains répercutaient systématiquement sur le prix à la pompe la hausse du prix des carburants sur les marchés internationaux, mais pas les baisses. Aux dépens du consommateur, certains opérateurs ont ainsi doublé leurs marges tandis que d’autres ont triplé leurs bénéfices.

Entre juin et juillet derniers, Lahcen Daoudi, ministre chargé des Affaires générales et de la Gouvernance avait convoqué les opérateurs pour discuter de leur politique de prix. Le ministre avait alors promis d’instaurer des conditions pour faire en sorte que les mécanismes de concurrence soient opérationnels. Pour cela, une circulaire devait assurer le cadre juridique qui imposera aux opérateurs de communiquer systématiquement aux ministères de tutelle les prix détaillés par ville et par station. « L’information est une arme« , nous déclarait Douadi. Promise pour septembre, l’application n’a pas encore été lancée. Contacté à nouveau à ce sujet, le ministère de tutelle n’a pas encore répondu à nos questions.

Par ailleurs, le parlement s’était saisi du dossier en instaurant une mission d’enquête qui vient de tenir sa première réunion la semaine dernière. Selon son président Abdellah Bouanou, la réunion avait pour objectif de discuter du programme de travail. « Tous les membres ont jusqu’au 6 octobre pour faire leur proposition avant d’arrêter le programme définitif, » nous déclare-t-il.

En attendant, le prix du litre de gasoil à la pompe n’est pas passé sous la barre des 9,10 dirhams le litre, depuis plusieurs semaines.

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