#fikrainvest: les propositions des internautes à Othmane El Ferdaous pour booster l'investissement au Maroc

Le secrétaire d'État à l'Investissement, Othman El Ferdaous, a lancé le 4 août  #fikrainvest, un hashtag pour que les internautes proposent leurs idées au sujet du projet de loi sur l’investissement. Florilège.

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Othman El Ferdaous a été secrétaire d'Etat à l'Investissement entre avril 2017 et octobre 2019.

Le hashtag #fikrainvest, lancé par le secrétaire d’État à l’Investissement, Othman El Ferdaous, invite les internautes à proposer des idées du 4 au 14 août pour renouveler la charte d’investissement qui date du 3 octobre 1995. « Pour catalyser l’initiative privée, nous souhaitons clarifier et innover par de nouvelles offres tronc commun (loi-cadre), sectorielles et territoriales (décrets)« , explique le jeune secrétaire d’État sur Linkedin.

Les « meilleures propositions, les plus précises/réalistes et les plus à même d’améliorer le rendement de l’investissement privé » seront retenues pour élaborer la nouvelle version du projet de loi sur l’investissement. Ce dernier prévoit de nouvelles mesures fiscales et douanières pour booster l’investissement privé.

En trois jours, « deux ou trois » propositions précises ont d’ores et déjà interpellé le ministère, nous révèle une source interne sans plus de détails pour l’heure. Si beaucoup de propositions ne sont pas réalisables, le ministère ouvre aussi les yeux sur les débats, les commentaires et le nombre de likes.

Sans rien proposer précisément, d’autres internautes soulèvent signalent des dysfonctionnements à Othman El Ferdaous. « À mon sens, certaines taxes freinent l’investissement comme la TP [taxe professionnelle, NDLR], les frais d’enregistrement sur augmentation du K [capital, NDLR]« , réagit un internaute sur Twitter. Des pistes que le ministère va devoir approfondir.

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Une source au sein du secrétariat d’État à l’Investissement nous avoue qu’il était prévu que le hashtag ne circule que sur LinkedIn, réseau social professionnel où sont inscrits beaucoup d’experts. Avantage : les réponses ne sont pas anonymes et permettent de regarder les CV des participants. L’initiative prenant de l’ampleur, le hashtag s’est retrouvé aussi sur Twitter (plus d’une quarantaine de propositions déjà recensées), et sur Facebook.

Une fois que toutes les propositions recensées jusqu’au 14 août seront examinées, le secrétariat d’État à l’Investissement regroupera les idées des internautes avec celles émanant de la CGEM, des Chambres de commerce et d’industries, du Groupement professionnel des banques du Maroc, de la Bourse de Casablanca et de l’Ordre des experts-comptables.

Le projet de loi sera d’abord examiné par le ministère des Finances avant d’être présenté en Conseil de gouvernement et dans les différentes chambres du parlement. Le chemin est encore long, mais d’ores et déjà, plusieurs idées soumises via le hashtag méritent le détour.

Favoriser les investissements des TPE-PME

Plusieurs des propositions incitent à favoriser les investissements des TPE et PME, ainsi que les nouvelles entreprises. Par exemple, Hamid Ben Alefdil, directeur général de l’Agence exécutive régionale Casablanca-Settat et président de MEA Invest, suggère de « simplifier la vie aux TPME par le prélèvement mensuel unique des taxes et charges sociales qui seront réajustées en fin d’année« . De son côté, Yassir Lamrani, PDG de Casanet, propose le « lancement d’une marketplace de l’investissement pour la PME pour co-investir sur des sujets d’intérêt commun« .

Favoriser l’économie numérique

Certains internautes attendent de la nouvelle loi qu’elle favorise l’investissement des entreprises dans les secteurs du numérique et du e-commerce. Yassine El Bahlouli, chercheur chez Digital Governance Lab, propose par exemple sur LinkedIn de « mettre en place des incentives fiscaux afin d’encourager les entreprises existantes à passer au numérique« . Sur le même réseau professionnel, Mohamed Elghazaoui, managing partner chez Larmo, demande une suppression des taxes sur l’e-commerce.

Faciliter l’investissement à la R&D

Le secteur recherche & développement (R&D) est plusieurs fois mentionné dans les propositions. « Je suggère de permettre à des entreprises de bénéficier d’une réduction de fiscalité et des charges sociales relatives à des emplois hautement qualifiés tels que les ingénieurs et les chercheurs« , avance sur Facebook Younes Qassimi, coorganisateur des Maroc Web Awards, également PDG et fondateur de Synergie Media.

Toujours sur LinkedIn, Hafid Griguermembre du conseil consultatif dans l’École marocaine des sciences de l’ingénieur, milite pour « étudier la possibilité d’une défiscalisation pour les activités R&D avec un système de prime à la recherche« .

Garanties bancaires

Le problème des garanties bancaires est aussi pointé du doigt, avec comme réponse des solutions techniques. Par exemple, un internaute propose « d’interdire la caution personnelle pour obliger les banques à faire leur métier« .

Concurrence fiscale régionale

Un autre internaute propose d’encourager « l’investissement dans des zones reculées en mettant en place une fiscalité rurale adaptée« . D’autres militent pour une concurrence fiscale entre les régions et les villes.

Parmi les nombreuses propositions qui ont retenu l’attention, il y a aussi celle de Houda Benzzoubeir, qui propose « d’adopter des taux d’impôts différenciés par région et par secteur organiser des journées promotionnelles annuelles régionales« .

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