Voyage: La possibilité d’une île

Pas besoin de faire 12 heures de vol pour séjourner dans une île de rêve. Le paradis existe aussi à proximité de chez nous. La preuve.

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Madère l’Eden de l’Atlantique

Atlantic coast of eastern Madeira

À 700 kilomètres des côtes marocaines, l’archipel de Madère gagne à être connu. Nettement moins fréquentée que les Canaries, Madère – l’île principale – n’a pourtant rien à envier à ses voisines. La douceur de son climat et ses paysages sauvages en font une destination idéale pour les amoureux de la nature.

L’île abrite la plus vaste forêt primaire de lauriers au monde, relique vivante de cette flore qui tapissait l’Europe il y a 15 millions d’années.  La Laurissilva est classée depuis 1999 au patrimoine mondial de l’Unesco. Fougères, mousses et lichen donnent à l’ensemble un petit air de jungle.

Étonnant lorsqu’on réalise que Madère se situe à la même latitude que Casablanca. À l’est, la pointe Saint-Laurent dévoile une autre facette de l’île avec ses étendues semi-arides quasi  lunaires et ses falaises vertigineuses. Les férus de randonnées y trouveront leur bonheur entre les balades le long des Levadas – ces canaux construits à flanc de montagne qui acheminent l’eau du nord au sud de l’île – et l’ascension des Picos aux cimes acérées.

Quant aux plages à perte de vue, il ne faut guère y compter. Les amateurs de farniente prendront le bateau, direction Porto Santo et sa plage de 9 km. On raconte que c’est en observant la flore et les coquillages exotiques de Porto Santo que Christophe Colomb eut la vision de terres situées au-delà de l’horizon. La suite de l’histoire est bien connue.

Ponza, le temple de la dolce vita

Ile-aux-Nattes

Qu’on se le tienne pour dit, Ponza est branchée et chic. On y croisait, il y a quelques années, Monica Belluci, Georgio Armani ou Caroline de Monaco. À trois heures de Rome, Ponza est depuis l’Antiquité le lieu de villégiature estivale des citadins qui fuient les chaleurs étouffantes de la capitale. Et l’enchantement opère instantanément : les falaises de tuf blanc surplombent majestueusement les eaux turquoise de la Mer Tyrrhénienne.

Son port encerclé de maisons enchâssées aux façades pastel offre une première vision pittoresque à l’arrivée. On y goûte à la dolce vita, l’îlot regorge d’ailleurs de guinguettes et de tables réputées. Les amateurs (de poissons forcément!) apprécieront sans doute les spaghetti alle vongole (aux palourdes), le carpaccio de thon ou le loup grillé aux câpres qui figurent parmi les classiques de la gastronomie italienne. Mais tout le charme de Ponza réside dans la multiplicité de criques romantiques – Cala Feola est la plusprisée –, d’éperons et de grottes forgés par l’érosion des flots.

Deux d’entre elles portent le nom de l’illustre voyageur Ulysse et de Circé la magicienne qui vécurent ici, selon le mythe rapporté dans l’Odyssée d’Homère, leurs amours éphémères. La location d’une embarcation s’impose pour explorer ces joyaux creusés dans la roche volcanique. Ponza se mérite. Mais heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage…

L’île aux Nattes, le repaire des baleines

Aucune sombre histoire de divinité aux tresses ensorcelantes ici. L’île aux Nattes, située sur la côte orientale de Madagascar et à la pointe sud de l’île Sainte-Marie, ne  doit son nom qu’à l’arbre qui parsemait autrefois son paysage, le Nato.

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Très robuste, le Nato, utilisé pour la fabrication du Ukulélé, a depuis disparu de l’îlot, victime de la surexploitation. Mais l’île n’en reste pas moins le berceau d’une végétation tropicale luxuriante,  peuplée de facétieux lémuriens. Les cocotiers bordent gracieusement les plages de sable blanc. Le paysage semble tout droit sorti d’une carte postale.

Tout ici invite à la méditation et à la quête de soi : pas de voitures ni de tourisme de masse. On y pratique la plongée au cœur d’un récif de corail, passage privilégié de poulpes ou de poissons-trompettes.

De juillet à septembre, l’îlot se métamorphose en belvédère idéal pour observer du rivage les baleines à bosse qui effectuent leur migration. Pour les plus citadins, l’île de Sainte-Marie située à 10 minutes en pirogue offre toutes les commodités modernes. Le cimetière des Pirates vaut le détour et rappelle que ces deux îles furent au XVIIIe siècle le repaire de flibustiers !

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