Zero Mika: 57 entreprises produisent des solutions alternatives

En dépit du développement important des filières de contrebande de sacs en plastique, les acteurs politiques, associatifs et les entrepreneurs se mobilisent contre ce produit polluant un an après son interdiction dans le Royaume.

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« Une année après l’interdiction des sacs en plastique, quelque 57 entreprises produisent des solutions alternatives avec une capacité annuelle d’un milliard de sacs tissés, de 1,8 milliard de sacs non tissés, de 8 milliards de sacs en papier et de 1.000 tonnes de produits de thermoformage« , se félicite le ministère de l’Industrie dans un communiqué.

Quand la contrebande freine le progrès

« L’accroissement du besoin en solutions alternatives s’est accompagné de l’émergence de filières nouvelles », fait remarquer la même source, ajoutant que le Fonds de reconversion mis en place, doté de 200 millions de dirhams , a permis, à ce jour, d’accompagner financièrement les projets d’investissement de 24 entreprises impactées par la loi 77-15.

Ces entreprises ont ainsi pu maintenir leurs effectifs et créer 640 nouveaux emplois, note le ministère. Le département de Moulay Hafid Elalamy précise que l’appui financier qui leur a été octroyé se chiffre à 64,7 millions de dirhams. Par ailleurs, le ministère indique que depuis le 1er juillet 2016, 2.445 opérations de contrôle ont été menées au niveau des unités industrielles et 430.529 opérations de sensibilisation et de contrôle ont été effectuées au niveau des points de vente.

Principal frein à ce phénomène: le développement des filières de contrebande. Selon les chiffres avancés par la Coalition marocaine pour la justice climatique (CMJC) à l’origine de la campagne Zero Mika, près de 80.000 contrebandiers seraient en activité sur le territoire. Pire encore, « certains producteurs de sacs en plastique ont repris leurs activités dans un cadre informel », s’inquiète Abdelhakim Ksiri, coordinateur de la CMJC.

Une activité qui pénalise les entreprises en quête d’alternatives: « Des entreprises paient le prix fort pour développer des alternatives au sac en plastique. Elles se sentent punies, car ils ont appliqué la loi pendant que d’autres profitaient des lacunes du système en réalisant des bénéfices« , déplore le Secrétaire général de l’Association des producteurs des sacs plastiques, Abdelaziz Lazrak. « Aujourd’hui, beaucoup d’entreprises sont au stade du Wait and see en ce qui concerne la requalification de leur production. On se demande si c’est vraiment une bonne chose à faire« , ajoute-t-il.

Lire aussi : Le juteux business des sacs en plastique de contrebande menace « Zéro Mika »

« Une nouvelle culture s’installe »

Selon le communiqué du ministère, 11.142 infractions ont été relevées et 1.800 PV transmis au parquet. Ces opérations de contrôle ont donné lieu à la saisie de 456 tonnes de sacs interdits.De même, plus de 53 tonnes de sacs de contrebande ont été saisies au niveau des postes-frontière et sur certains axes routiers. Au total, 562 jugements ont été prononcés avec des amendes à verser de près de 4,5 MDH, ajoute la même source.

« Une nouvelle culture s’installe au Maroc et nécessite la volonté de tous et un changement de comportement collectif. Chaque citoyen doit se responsabiliser par rapport à ce problème environnemental crucial« , souligne le ministère de l’Industrie.

« Les pouvoirs publics, fortement mobilisés pour la réussite de ce chantier, s’attellent, pour leur part, à bâtir sur les acquis et avancent avec détermination et célérité sur la voie de la suppression complète des sacs interdits« , conclut le département de Moulay Hafid Elalamy.

(Avec MAP)

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