Un policier français soupçonné d'avoir laissé filtrer des documents confidentiels à un agent marocain

Un fonctionnaire de la police aux frontières française a été inculpé et écroué, soupçonné d'avoir fourni des documents confidentiels à un intermédiaire qui les aurait lui-même remis à un agent des services marocains, a-t-on appris jeudi de source proche de l'enquête.

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Photo d'illustration. Crédit: AFP
Photo d'illustration. Crédit: AFP

Selon les premiers éléments de l’enquête, dévoilés par les journaux Le Point et Libération, le capitaine de police qui travaillait à l’aéroport d’Orly, au sud de Paris, est soupçonné d’avoir transmis pendant plusieurs années des centaines de documents confidentiels, notamment des fiches S (comme Sureté de l’Etat), à un intermédiaire, selon cette source. Plus de 10.000 personnes sont fichées S en France. Parmi elles, plus de la moitié sont fichées comme étant des islamistes radicaux ou des individus pouvant avoir un lien avec la mouvance jihadiste. Des Hooligans, des membres de groupes d’ultra-gauche ou d’extrême droite figurent également dans cette liste.

L’intermédiaire, un Franco-Marocain d’une soixantaine d’années qui occupe un poste de responsabilité dans une société privée spécialisée dans la sûreté aéroportuaire, les auraient ensuite transmis à un agent des services marocains, selon la même source. En contrepartie, selon la même source, ce capitaine se serait vu offrir plusieurs séjours au Maroc et aurait aussi touché de l’argent, a-t-elle ajouté. L’affaire avait débuté par un renseignement anonyme en juillet 2016. Une enquête préliminaire a ensuite été ouverte, suivie de l’ouverture d’une information judiciaire, en décembre 2016.

Interpellés les 29 et 30 mai et placés en garde en vue en même temps que d’autres personnes, les deux principaux suspects, le capitaine de police et l’intermédiaire, ont été inculpés et placés en détention provisoire, selon une source judiciaire. Ils sont suspectés de corruption passive et active, violation de secret professionnel et recel, selon la source proche de l’enquête. Joint par l’AFP, l’avocat du responsable de sûreté aéroportuaire, Me Yves Levano, s’est refusé à tout commentaire. Le parquet de Créteil (Val-de-Marne) s’est contenté d’indiquer que « la procédure suit son cours ».

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