Cédéao : Vers une adhésion progressive du Maroc ?

Alors que le sommet des chefs d’Etat de la Cédéao se tient ce dimanche 4 juin, l’idée d’une adhésion progressive du Maroc, prenant « plusieurs mois voire plusieurs années » est évoquée par RFI.

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Crédit: AFP

C’est ce dimanche 4 juin que se tient le Sommet des Chefs d’Etat de la Cédéao. Un événement auquel participera le premier ministre israélien, Benyamin Nethanyahu, mais duquel le roi Mohammed VI sera absent en raison des tensions créées par la présence du responsable de l’état hébreu. La demande d’adhésion marocaine sera défendue Nasser Bourita. Le ministre des Affaires  étrangères est actuellement à  Monrovia, où se tient le sommet, selon un article publié ce matin par le site web de RFI qui cite « une source diplomatique marocaine ». Selon le site d’information de la station de radio internationale  le ministre est accompagné d’une « importante délégation » qui reste « pleinement mobilisée pour défendre la demande d’intégration ».

Cette délégation  pourrait voir la demande d’adhésion marocaine connaitre une issue positive. En effet, RFI affirme que « la confiance des autorités marocaines sur le dossier laisse présager que les inquiétudes de certains opérateurs du continent ont pu être dissipées ». La même source va même jusqu’à évoquer une adhésion progressive du Maroc au sein de l’organisation ouest-africaine qui se ferait en trois étapes. La première serait celle de la « décision politique attendue à Monrovia », la deuxième celle de « l’adaptation juridique »   de cette décision tandis que la dernière étape serait celle « des discussions techniques ». Le processus, précise RFI, pourrait « prendre plusieurs mois, voire plusieurs années ». On notera que cette source diplomatique a révélé ces informations à une station qui compte plus de 33 millions  d’auditeurs en Afrique.

Interrogations

La demande d’adhésion marocaine est entourée de plusieurs interrogations. La première concerne le texte  signé par les 15 membres fondateurs de la Cédéao en vertu duquel les membres de l’organisation « sont les États qui ratifient ce Traité et tout autre État de l’Afrique de l’Ouest qui y adhère ». Cela signifie que les diplomates marocains  devront convaincre les chefs d’État de la Cédéao que le royaume peut être considéré comme un état ouest-africain.

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Un autre doute porte sur le nombre de soutiens que le Maroc doit obtenir en vue d’intégrer la communauté économique. Selon la dernière version du traité de la Cédéao, les décisions des chefs d’État des pays membres de l’organisation  « sont prises selon les matières à l’unanimité, par consensus, à la majorité des deux tiers des États membres« . Dans une interview accordée au mois d’avril à RFI, le ministre des Affaires étrangères affirmait que  « beaucoup de pays se sont exprimés soit oralement soit par écrit » sur la demande d’adhésion du royaume sans pour autant spécifier le nombre de soutiens du Maroc. Jusque là, près d’un tiers des pays membres de la communauté ouest-africaine ont affiché leur soutien à la demande d’intégration du royaume. À noter que le Niger et le Nigéria, la première puissance économique de l’organisation,  ont annoncé leur désistement en raison de la présence de Benyamin Netanyahou au sommet.

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