Depuis Kigali, les entreprises marocaines s'ouvrent sur l'Afrique de l'Est

Soutenir et valoriser les exportations marocaines sur le continent. C'est l'objectif de la seconde édition de l'African Business Connect, un événement organisé par Maroc Export et BMCE Bank of Africa. La tournée, débutée le 2 avril à Kigali, doit passer par la Tanzanie et Madagascar les 5 et 8 avril.

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Près de 120 entreprises marocaines constituent le groupe qui va prospecter de nouveaux marchés africains à l’occasion de l’African Business Connect. Pour la première étape au Rwanda, près de 400 hommes et femmes d’affaires marocains et rwandais se sont retrouvés à Kigali, première étape avant la Tanzanie voisine, puis Madagascar.

Côté marocain, ce sont « des entreprises très diverses qui participent. On a la Moroccan agency for solar energy [Masen, NDLR], mais aussi des PME. On est très impressionnés par la variété des secteurs et des tailles des entreprises représentées« , nous explique Mounir Jazouli, directeur de la communication chez BMCE Bank of Africa.

Les entreprises qui ont fait le déplacement depuis le Maroc sont actives « dans le domaine du textile, des technologies de l’information et de la communication, la construction et les infrastructures ou encore le secteur pharmaceutique et chimique. Nous couvrons les principaux secteurs exportateurs« , poursuit notre interlocuteur.

Les secteurs exportateurs, mais également ceux où le Maroc justifie d’une grande expertise, comme l’électrification. Le Rwanda affichait un taux d’électrification de 18% en 2012 selon la Banque mondiale. Une convention a été ainsi signée entre la Fédération nationale de l’électricité, de l’électronique et des énergies renouvelables, et son homologue rwandaise, l’Energy private developers of Rwanda. L’accord vise « le développement des secteurs électriques, électroniques et des énergies renouvelables entre les deux pays« .

L’évènement a suscité le même engouement auprès des entreprises rwandaises. Ainsi, selon notre Mounir Jazouli, les « 280 délégations rwandaises qui ont pris part à la rencontre représentaient tous les secteurs et toutes les tailles, de la TPE à la grande entreprise locale« .

Hassan Sentissi, président de l’Association marocaine des exportateurs (Asmex), partage l’enthousiasme qui règne à Kigali et insiste sur la position géographique centrale du Rwanda, qui « peut être une plateforme très importante pour les exportations marocaines« . Le pays partage en effet des frontières terrestres avec quatre pays, bien qu’il ne possède pas de façade maritime, ce qui peut en faire « une excellente plateforme pour les pays et marchés à proximité« .

Une analyse partagée par Abdou Diop, président de la commission Afrique de la Confédération des grandes entreprises marocaines (CGEM), qui nous explique que « le Rwanda est un pays très structuré, avec un environnement géographique intéressant. Ils sont voisins de la République Démocratique du Congo, de la Tanzanie, c’est un pays qui a vocation à devenir un hub pour la région, même si le Kenya peut être un choix plus pertinent pour des marchés fortement consommateurs en logistique par exemple ».

En 2014, les produits chimiques et de leurs dérivés constituaient plus de la moitié des exportations marocaines en Afrique australe. Les échanges commerciaux entre le Maroc et le Rwanda atteignaient quant à eux, à peine 2 millions de dollars en 2012, selon des statistiques de l’Institut royal des études stratégiques. La marge est donc énorme pour le développement des échanges, d’autant qu’il s’agit de « pays inconnus pour le Maroc. Il est normal qu’on développe aujourd’hui des échanges. L’investissement va aller crescendo, il y a déjà des projets d’investissements importants dans la région« , selon Abdou Diop.

Lors de l’étape rwandaise de cette tournée, les rencontres BtoB ont permis « à chaque entreprise marocaine d’entrer en contact avec huit opérateurs locaux en moyenne. Des rencontres dont on a eu un très bon écho« , explique Mounir Jazouli. D’après lui, « un opérateur marocain a déjà conclu un accord avec un distributeur local« . Au-delà des débouchés ouverts aux exportateurs marocains, l’objectif est également « d’encourager l’investissement, des partenariats durables, des investissements, du long terme. Il ne s’agit pas uniquement d’envoyer des containers« , souligne-t-il.

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