Ghellab estime "illégale" et "ridicule" sa suspension par Chabat

Nouvel épisode dans la guerre des tranchées qui se déroule au sein de l'Istiqlal. Suspendus pour 9 mois le 4 mars par le Conseil national, Karim Ghellab et Yasmina Baddou ont de nouveau vu leurs activités au sein du parti "gelées" quelques heures à peine après une décision de justice allant dans le sens contraire.

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Karim Ghellab et Yasmine Baddou. Crédit : Yassine Toumi

Le Tribunal de première instance a décidé le 23 mars, en référé, de suspendre la décision du Conseil national de l’Istiqlal de geler les activités de Yasmina Baddou et de Karim Ghellab au sein du parti. Quelques heures plus tard, un communiqué du parti annonçait de nouveau le gel de leurs activités.

Ce nouvel épisode du conflit entre Karim Ghellab, Yasmina Baddou et le secrétaire général de l’Istiqlal, Hamid Chabat, ressemble à celui qui s’est déroulé début mars. La justice avait ordonné la suspension du gel de 18 mois prononcé par le Conseil national, avant que celui-ci annonce le maintien de ce gel dès le lendemain, en le transformant en suspension de neuf mois. Cette suspension faisait suite aux critiques émises par Karim Ghellab, Yasmina Baddou et Taoufik Hjira sur les propos tenus par Hamid Chabat sur la Mauritanie.

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Pour l’ancien président de la chambre des représentants, cette nouvelle décision est tout simplement « illégale » et « ridicule« . Ghellab affirme « ne pas reconnaître cette décision » qu’il qualifie au passage de « nulle et non avenue« . Pour lui, « la suspension de la décision prononcée par la justice est valable jusqu’à l’extinction de toutes les procédures judiciaires en cours« . L’ex-ministre des Transports explique que « cette décision est importante, car elle est due à un ensemble d’insuffisances légales dans la décision de nous suspendre votée par le Conseil national « .

Selon le communiqué du parti de l’Istiqlal, c’est Hamid Chabat qui a pris la décision de geler leur adhésion, ainsi que le transfert de leur dossier à la commission de discipline du parti. Karim Ghellab estime que le secrétaire général du parti à la balance outrepasse ses prérogatives. Il nous explique que « la suspension des activités relève de la commission de discipline. Le gel quant à lui est prononcé par le comité exécutif à titre conservatoire, mais dans les deux cas, ce ne sont pas des prérogatives du secrétaire général« .

Le parti de l’Istiqlal est actuellement traversé par des tensions, à l’approche du congrès qui doit avoir lieu fin avril ou début mai. Karim Ghellab et Yasmina Baddou sont des soutiens déclarés de Nizar Baraka, dont la candidature à la tête de l’Istiqlal se précise de plus en plus. Le contexte est important pour Karim Ghellab qui regrette la « tentative du secrétaire général de verrouiller le parti et d’exclure des membres aux idées alternatives« . Il assure néanmoins « se battre pour ne pas abandonner le parti entre ses mains« .

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