Hamieddine: "S’il y a de la souplesse de la part des autres partis, El Othmani saura gérer"

El Othmani à la place de Benkirane, ça change quoi pour former le gouvernement? Pour le PJD, au lendemain de son Conseil national, pas grand chose.

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De gauche à droite: Lachguar, El Othmani et Akhannouch. Crédit: Telquel

« C’est une mission impossible, mais au final, comme dans le film, elle est possible, » répond Abdelali Hamieddine lorsqu’on l’interroge sur les chances de Saad Eddine El Othmani de parvenir à constituer un gouvernement. La veille, le 18 mars, le Conseil national du Parti de la justice et du développement (PJD) s’est réuni à Salé et a appelé dans un communiqué « à accélérer la formation d’un gouvernement fort, homogène et efficace« . Le jour même, le nouveau chef de gouvernement désigné avait déclaré : « pour le moment je n’ai aucune stratégie, et je ne sais pas comment je vais entamer les tractations, où avec qui je vais les commencer. »

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Le Conseil national a-t-il permis à son président El Othmani d’établir une stratégie pour la création du gouvernement ? En interrogeant le vice-président du conseil, c’est une volonté de continuité et l’impression d’un PJD campé sur ses positions qui ressortent. « Nous gardons les mêmes principes et les mêmes méthodologies que celles qui ont orienté Abdelilah Benkirane, » explique Abdelali Hamieddine. « Le Conseil national a donné un nouveau coup de pouce à Saad Eddine El Othmani, en lui apportant son soutien politique et moral. C’est un appui assorti d’une dérogation du secrétariat général pour l’accompagner, » poursuit-il.

Statu quo

Concrètement, El Othmani acceptera-t-il l’USFP, objet du blocage qui a valu son limogeage à Benkirane, au gouvernement ? « Le Conseil national n’est pas entré dans ces détails. Nous avons discuté des grandes orientations« , répond Hamieddine. Il poursuit : « L’USFP, ce n’est pas une condition posée par le PJD, donc nous n’avons pas discuté de cette petite problématique. La question c’est de savoir si les autres partis de la majorité sont des partenaires ou s’ils veulent remplacer le chef du gouvernement« . En précisant que « lorsqu’un chef de parti pose des conditions pour faire entrer un autre parti dans la majorité, cela veut dire qu’il prend la place du chef du gouvernement« , Hamieddine fait référence au président du RNI Aziz Akhannouch qui lors des négociations avec Benkirane avait fait de la participation de l’USFP une condition sine qua non.

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Avec le limogeage de Benkirane par le roi, et le choix d’El Othmani pour le remplacer, on ne sent pas, au sein du PJD, un vent nouveau capable de changer radicalement la donne. Au contraire, Hamieddine revendique cette fermeté du PJD lorsqu’il évoque l’issue de futures négociations : « Cela va dépendre des opinions des autres partenaires. S’ils gardent les mêmes opinions, alors il y aura un problème. S’il y a une souplesse de leur part, alors Saad Eddine El Othamni saura gérer avec son style. » Au PJD, on renvoie déjà la balle dans le camp adverse en attendant le début des consultations, mais on n’est pas défaitiste pour autant. « Je suis toujours optimiste. Je suis sûr qu’El Othmani, inshallah, va réussir cette mission, » se convainc Hamieddine.

Joint par Telquel.ma, le premier secrétaire de l’USFP Driss Lachgar n’a pas souhaité s’exprimer. Aziz Akhannouch est quant à lui resté injoignable, comme d’habitude.

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