Accusé d'avoir amassé une fortune de 190 millions de dirhams, Hamid Chabat dément

Selon le quotidien Al Akhbar, le patron de l’Istiqlal se serait enrichi après son accession au Conseil de la ville de Fès en 2003. Hamid Chabat et sa famille détiendraient plus de 42 biens répartis entre Fès, Sefrou, Meknès et Tanger. 

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Hamid Chabat © Yassine TOUMI


« Des mensonges« . C’est par ces termes que Hamid Chabat qualifie la série d’articles qui lui est consacrée par le quotidien Al Akhbar depuis la fin du mois de janvier. Des publications dans lesquelles la valeur des biens détenus par le secrétaire général de l’Istiqlal et sa famille est estimée à 190 millions de dirhams. « Je ne comprends pas d’où il tire ces chiffres », déclare le patron du parti à la balance pour qui les publications du quotidien ont pour but de lui faire « payer le prix de ses positions » et « d’écorner le parti de l’Istiqlal ». Il menace de porter plainte contre le média. Rachid Niny, directeur du quotidien, défie Hamid Chabat de poursuivre son journal en justice. « Nous avons les preuves de ce que nous avançons« , dit-il dans sa colonne Chouf Chouf publiée le 8 février.

L’ascension

La série d’articles publiés par le quotidien à grand tirage comprend moult détails révélés en plusieurs salves. Al Akhbar décortique la fortune des Chabat et révèle leur ascension financière. Celle-ci débute, selon le quotidien, en 2003 lorsque Hamid Chabat, qui était un fonctionnaire de la Société des industries mécaniques et électriques de Fès, intègre le Conseil de la ville. « C’est durant cette période que la famille Chabat s’est enrichie. Ses fils se sont hissés parmi les personnes les plus riches de la ville et détenaient des entreprises ainsi que des comptes en banque fournis alors qu’ils ne travaillaient pas », assure le quotidien.

Après 14 ans de carrière politique, l’actuel secrétaire général de l’Istiqlal aurait amassé, en son nom, plusieurs biens immobiliers. Il s’agit notamment de trois immeubles, une salle de fêtes, ainsi qu’une maison qu’il a officiellement déclarée, et deux fermes selon le quotidien. En plus des biens mentionnés précédemment, le couple Chabat ainsi que leurs quatre enfants posséderaient 42 biens répartis entre Fès, Sefrou, Meknès et Tanger. Dans le détail, Chabat régnerait sur un patrimoine de 20 appartements, neuf fermes, six terrains, quatre commerces, une villa, deux maisons.

« Conscience tranquille »

Le secrétaire général de l’Istiqlal balaye pour sa part  toutes ces affirmations. « Je possède une maison au lotissement de la Société des industries mécaniques et électriques de Fès (SIMEF) que j’ai acquise en 1985 . J’ai aussi 2 hectares en terres agricoles. À part ça, le reste c’est des mensonges« , nous déclare-t-il. Concernant les biens détenus par ses enfants, le secrétaire général de l’Istiqlal botte en touche en affirmant que ces derniers ne sont pas tenus de déclarer leurs biens. « Ils sont majeurs et ils ont leurs propres business », estime-t-il. Hamid Chabat dit disposer « de preuves irréfutables » dans le cadre éventuel d’une action, et assure avoir la « conscience tranquille ».

 

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