L'Union européenne rassure le Maroc sur les accords agricoles

Nasser Bourita a rencontré Jean-Claude Juncker et Federica Mogherini le 7 février à Bruxelles. À l’ordre du jour, les accords de libéralisation entre le Maroc et l’Union européenne.

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Nasser Bourita et Federica Mogherini le 7 février à Bruxelles. Crédit : EEAS EU / Twitter

Nasser Bourita, ministre délégué aux Affaires étrangères, s’est entretenu avec Federica Mogherini, la haute représentante de l’Union européenne (UE) pour les Affaires étrangères, le 7 février à Bruxelles. « Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a participé à une partie de la rencontre« , selon une déclaration conjointe publiée à l’issue de l’entretien « consacré à l´évolution des relations entre le Royaume du Maroc et l’Union européenne« . Cette visite intervient le lendemain de la publication d’un communiqué du ministère marocain de l’Agriculture, mettant en garde la Commission européenne et le Conseil européen contre les entraves aux accords agricoles.

Les deux parties s’accordent sur l’importance de leur partenariat l’un envers l’autre. « Le Maroc est un partenaire clé de l’Union européenne et l’Union européenne est un partenaire clé pour le Maroc. Les deux parties demeurent attachées à ce partenariat et engagées à le défendre. […]C’est un partenariat modèle, riche et multidimensionnel. L’Union européenne et le Maroc sont déterminés à le préserver et à le développer, dans ses différentes dimensions, » énonce le communiqué.

Un arrêt du Tribunal européen (10 décembre 2015) et un autre de la Cour de justice de l’Union européenne (21 décembre 2015), concluant une procédure de justice entamée par le Polisario et visant à contester l’applicabilité des accords de libre-échange sur les produits agricoles aux provinces du Sud, étaient venus perturber cette idylle. L’arrêt de la CJUE concluait effectivement que l’accord « ne s’applique pas au territoire du Sahara occidental« , au motif qu’il « ne fait pas partie du territoire du Maroc« .

Le 9 janvier, Nicholas Westcott, directeur exécutif pour la région Mena du service d’action extérieure de l’Union européenne, avait assuré devant le Parlement européen que la Commission était « en train de mener un examen pour en appréhender les implications. »

Le Maroc souhaitait faire réagir l’Union européenne pour obtenir des garanties. En ce sens, la Commission européenne réaffirme son attachement au partenariat avec le Maroc et promet de travailler avec le royaume pour « maintenir des relations commerciales stables« . « Les deux parties ont reconnu l’importance de maintenir des relations commerciales stables. Elles ont convenu que les équipes techniques se réuniraient bientôt pour élaborer en détail la voie à suivre, » poursuit le document.

Les bateaux qui partent chargés de Laayoune pourront-ils débarquer sans encombre dans les ports européens? Les tomates de Dakhla passeront-elles les douanes de l’espace Schengen comme les oranges d’Agadir? Le Maroc et l’Union européenne répondent qu’ils continuent d’en discuter « dans un climat de sérénité et de confiance mutuelle« . « Dans l’attente de la conclusion de ces discussions, des mesures appropriées seraient prises si nécessaire pour sécuriser la mise en œuvre de l’Accord de libre-échange des produits agricoles transformés et produits de la pêche entre l’Union européenne et le Maroc en vigueur et préserver les acquis du partenariat dans ce domaine« , prévoit la déclaration.

Selon une source proche du dossier, ces « mesures » viseraient à rassurer les opérateurs et pourraient consister en la mise en place de directives douanières pour que l’accord agricole entre le Maroc et l’UE continuent de porter ses effets. En plus du domaine agricole, le Maroc et l’Union européenne devront aussi négocier les futurs accords de pêche, qui sont également dans le viseur du Polisario.

La déclaration conjointe se conclut, enfin, par les félicitations de la haute représentante de l’UE pour le « retour » du Maroc « au sein de l’Union africaine« .

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