Que sait-on de la route transsaharienne Alger-Lagos?

Près de 46 ans après le lancement du projet de route transsaharienne reliant Alger et Lagos via le Niger, les autorités algériennes annoncent avoir achevé le tronçon de 4 800 km qui traverse toute l'Algérie.

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Crédit : AFP

Le Premier ministre algérien Abdelamalek Sellal, qui représentait le président Abdelaziz Bouteflika au sommet Afrique-France qui s’est tenu les 13 et 14 janvier dernier à Bamako, a profité de l’événement pour annoncer l’achèvement, côté algérien, d’un projet vieux de 46 ans: une route transsaharienne devant relier le Nigeria à l’Algérie.

« L’Algérie voudrait faire part de l’achèvement du tronçon national de la route transsaharienne Alger-Lagos, longue de 4 800 Km, et souligner que celui du dernier tronçon, situé sur le territoire de la République du Niger sœur, est prévu en 2017« , a annoncé le chef du gouvernement algérien relayé par l’agence de presse officielle algérienne

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3 milliards de dollars investis par l’Algérie

route transsaharienne

Ce projet de route transsaharienne est en fait un réseau de quatre branches routières d’une longueur totale de 9 500 kilomètres allant d’Alger à Lagos en passant par le Niger. Le projet, dont l’ambition est de stimuler les échanges commerciaux entre les pays de la région sahélo-saharienne et d’assurer un accès à la mer aux pays du Sahel, prévoit des ramifications dans les pays voisins de l’Algérie et du Nigéria, notamment le Mali, le Tchad, et la Tunisie.

L’Algérie est le premier contributeur financier de ce projet auquel il a consacré une enveloppe financière de trois milliards de dollars. Cette route transsaharienne a également obtenu le financement de la Banque africaine de développement (BAD) qui a investi 120 millions de dollars dont 41,3 millions pour le tronçon tchadien, et 36,23 millions pour la partie nigérienne.

Le projet a également bénéficié du soutien de six autres bailleurs de fonds que sont la Banque islamique de développement (BID), la Banque de développement des Etats de l’Afrique Centrale (BDEAC), la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA), le Fonds Koweïtien, le Fonds de l’OPEP et le Fonds Saoudien.

Toutefois malgré le concours de plusieurs banques, le projet n’est pas jugé rentable par les bailleurs de fonds qui prennent en compte le volume du trafic des véhicules entre les pays concernés. Toutefois, « son importance stratégique et, surtout, la décision de l’Algérie et du Nigeria d’y faire passer l’oléoduc et le réseau de fibre optique devant relier Alger à Johannesburg via Lagos devrait permettre de le rentabiliser et d’attirer l’intérêt des bailleurs de fonds », rapporte de son côté l’agence de presse africaine Panapress. Le projet est également confronté au contexte d’insécurité qui prévaut dans le Sahel.

La création d’un cadre légal et fiscal favorable aux échanges et aux transits de marchandises est un autre défi à relever. « On a, par exemple, des marchandises qui doivent partir de Tunisie vers le Tchad et pour lesquelles l’Algérie ne donne pas l’autorisation de transit. Nous sommes obligés de détourner toutes ces marchandises vers le port de Douala (Cameroun), alors que la route est physiquement là« , expliquait au média français RFI, Amir Adoudou Artine, président de la Chambre de commerce et d’industrie du Tchad.

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