Diplomatie: Quand nos politiques enchaînent les bourdes

La dernière sortie de Hamid Chabat fait partie d’une série de déclarations maladroites qui ont mis à mal la diplomatie marocaine. Florilège de quelques bourdes mémorables.

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De g. à dr : Salaheddine Mezouar (RNI), Hamid Chabat (PI), Mustapha Bakkoury (PAM) et Nabil Benabdellah (PPS). Crédit: Y. Toumi
De g. à dr : Salaheddine Mezouar (RNI), Hamid Chabat (PI), Mustapha Bakkoury (PAM) et Nabil Benabdellah (PPS). Crédit: Y. Toumi

L’Algérie « marocaine » de Chabat

Le 17 février 2016, Hamid Chabat attaque l’Algérie, lors d’une conférence tenue au siège du parti de l’Istiqlal à Rabat. « Ce pays [l’Algérie] est colonisateur puisqu’il occupe Tindouf, Hassa Massoud et Béchar ainsi que d’autres provinces qui sont à l’origine marocaines ». Le chef de file de l’Istiqlal ajoute que les médias algériens « doivent cesser leur attaque contre le Maroc dans la mesure où l’Algérie vit actuellement sans président et sous le joug de l’armée ».

Mezouar fait « trembler » la Suède

En septembre 2015, une crise diplomatique entre le Maroc et la Suède est déclenchée suite à une proposition de loi la présentée par des députés du parti social-démocrate suédois prévoyant l’octroi d’un statut diplomatique au Polisario. Le ministre des Affaires étrangères Salaheddine Mezouar qui était en première ligne des discussions avec la Suède, fait une sortie médiatique des plus insolites. Invité du JT de Médi1TV, Mezouar revenait sur sa rencontre avec son homologue suédoise, et affirme que son intervention et ses arguments « ont déstabilisé et fait trembler son interlocutrice. »

Quelques mois plus tard, Salaheddine Mezouar commet une nouvelle maladresse. Dans une interview accordée à la chaîne de télévision Sky News Arabic, où il intervient au sujet de la crise syrienne, le ministre des Affaires étrangères évoque les « deux forces majeures qui agissent en Syrie, les États-Unis et… l’Union soviétique » Alors qu’il faisait référence à la Russie. C’est ce qui s’appelle un vrai loupé.

Benkirane et la Russie

La Russie est une nouvelle fois le sujet de déclarations maladroites. Et c’est le Chef du gouvernement qui en est la source. Abdelilah Benkirane avait estimé, dans une déclaration à l’agence de presse Al Quds, que ce que « fait la Russie en Syrie dépasse toutes les limites humaines » en se demandant « pourquoi la Russie détruit la Syrie de cette façon. » Il n’en a pas fallu plus pour provoquer la colère des Russes qui ont exprimé leurs « préoccupations » par les déclarations de Benkirane. L’ambassadeur Valery Vorobie sera reçu suite à sa demande, le 5 décembre par le ministère marocain des Affaires étrangères. Ce dernier s’empresse de publier un communiqué qui recadre Benkirane sans le citer nommément. Les positions du Maroc « ne peuvent, de par leur complexité et leur gravité, faire l’objet d’improvisations hasardeuses, ni exprimer des points de vue personnels ».

Lire aussi : La Russie « préoccupée » par des déclarations de Benkirane sur la Syrie

Le Donkey-moon de Bouchra Berrjal

Le 13 mars 2016, une manifestation nationale est organisée à Rabat pour protester contre les propos de Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations unies tenus lors de son déplacement à Tindouf. Participant à la manifestation, la députée parlementaire de l’Union constitutionnelle (UC), Bouchra Berrjal, s’est livrée à des jeux de mots pour le moins étonnants. « Je remercie celui que l’on surnomme Pokémon et que je qualifie de Monkey-moon, ou Donkey-moon… Je pense que le message est clair… d’avoir permis aux Marocains de se rassembler autour d’une cause nationale » a-t-elle déclaré.

Lire aussi : « Les insultes contre Ban Ki-Moon ne sont pas la position officielle du Maroc »

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