Le Maroc ambitionne de devenir un «partenaire agissant» au sein de l’OCDE

Lors d’un atelier organisé à Taounate, le ministre de l’Urbanisme et de l’aménagement du territoire Driss Merroun a affirmé le souhait du Maroc de se rapprocher davantage de l’OCDE.

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Crédit : AFP

À l’occasion d’un atelier organisé à Taounate, ce 14 décembre, le ministre de l’Urbanisme et de l’aménagement du territoire Driss Merroun a fait part de son désir de voir le Maroc intégré davantage l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) , en tant que « partenaire agissant », rapporte la MAP.

« Le Maroc, le premier pays au monde arabe et islamique et en Afrique à être admis en qualité d’observateur à l’OSCE, ambitionne de devenir un partenaire agissant [au sein de cette instance] », a déclaré Driss Merroun. Présents également lors de cette table ronde, le Secrétaire générale de l’OCDE, Angel Gurria et le directeur de la gouvernance au sein de la même instance, Rolf Alter, ont pris connaissance de l’ambition du royaume, de bénéficier du soutien de l’OCDE pour ses programmes de réforme dans les domaines des politiques publiques.

Contactée, une source de l’OCDE nous confie qu’être un partenaire agissant ne signifie pas « être un membre à proprement parler ». Et d’expliquer : « Il y a deux types de projets à l’OCDE : ceux qui sont en relation avec le cœur de métier, à savoir par exemple les études économiques et qui concernent les États membres. Et d’autres qui sont financés par plus de pays, qui ne font néanmoins pas partie de l’organisation au quotidien. » Ainsi, à titre d’exemple, des projets comme le programme PISA, qui vise à mesurer la performance des systèmes éducatifs des différents pays, compte 72 pays à son actif, quand seulement 35 d’entre eux sont « membres » de l’OCDE.

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« Partenaire agissant » plus avantageux que « membre » ?

Dès lors, pourquoi le Maroc n’aurait pas l’ambition de devenir un membre à part entière de l’instance internationale ? Pour le responsable de l’OCDE, le Maroc est actuellement dans l’incapacité de prétendre à un statut de membre au sein de l’organisation : « Pour être membre, il faut que le pays atteigne un certain niveau d’avancées économiques et soit une démocratie, à proprement parler. »

Toutefois, le statut de « partenaire agissant » pourrait, à terme, être utile au royaume : « Pour les pays moins développés comme le Maroc, c’est un statut utile : ils disposent généralement de peu d’experts capables d’analyser l’économie du pays. En profitant de l’expertise de l’OCDE, le Maroc sera capable d’analyser au mieux sa situation économique et donc, d’en tirer des conclusions et des solutions », explique ce spécialiste.

Pour ce dernier, être partenaire agissant de l’OCDE présente un avantage certain : « Cela évite de financer au quotidien l’organisation et de se plier aux règles sur les données, notamment. » Toutefois, ce statut n’a pas que des avantages. Les États non membres ne peuvent pas intervenir dans les orientations de l’OCDE. « Ils ont donc plus de risques d’être sévèrement critiqués », conclut notre source.

Des liens déjà existants

La relation entre le Maroc et l’OCDE existe en réalité depuis des années. Le Maroc a, dans le passé, adhéré à plusieurs instruments juridiques de l’OCDE, comme la Déclaration sur l’investissement international et les entreprises multinationales. En tant que « pays observateur », le royaume participe régulièrement à plusieurs comités de l’organisation, portant par exemple sur le développement territorial ou la gouvernance publique. En juin 2015, l’accord « Programme Pays-Maroc » avait notamment été signé entre le royaume et l’instance internationale. Ce dernier visait à soutenir le plan de réformes du pays. Il avait été acté en présence du Chef du gouvernement Abdelilah Benkirane et le secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurria. Avec le Kazakhstan et le Pérou, le Maroc est ainsi devenu le troisième pays à bénéficier de ce programme de collaboration bilatérale qui couvre divers domaines dont l’investissement, le commerce, l’éducation ou encore l’emploi.

Quel est réellement le rôle de l’OCDE ?

Sans pouvoir décisionnel, l’OCDE est un laboratoire d’idées qui examine, élabore et perfectionne les politiques économiques et sociales de ses États membres et qui publie également des études approfondies sur la réalité économique de certains autres pays. Cette institution est très influente. Son expertise économique, aussi bien dans le domaine de l’environnement, de l’agriculture, ou dans ceux de la technologie ou la fiscalité, a longtemps fait sa réputation. Au même titre que le FMI ou la Banque mondiale, les rapports et les recommandations de l’OCDE sont pris en considération par les différents gouvernements. Les États membres de l’OCDE représentent, selon les chiffres de l’instance, près de 75 % des échanges commerciaux et près de 90 % des flux d’investissements mondiaux.

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