Plan climatique 2020: La banque mondiale mobilise 1,5 milliard de dollars pour la région MENA

Pour son nouveau plan d’action climatique 2016-2020, la Banque mondiale a mobilisé 1,5 milliard de dollars. Le Maroc fait partie des pays qui devront bénéficier de l’appui de cette institution internationale.

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La Banque mondiale a tenu un événement faisant la promotion de l'énergie solaire lors de la Cop22.

La Banque mondiale vient de dévoiler son nouveau plan d’action pour renforcer son soutien aux pays de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), confrontés aux multiples menaces découlant du changement climatique. Le Plan d’action climatique pour cette région devrait ainsi doubler la part des financements dédiés à la lutte contre le changement climatique au cours des quatre prochaines années, pour la porter à quelque 1,5 milliard de dollars par an d’ici 2020. Le Maroc fait partie des pays qui devront bénéficier de l’appui de cette institution internationale. C’est ainsi que l’institution financière devra appuyer financièrement la politique de développement « croissance verte ». Un appui d’un montant de 600 millions de dollars pour une série de réformes des politiques d’adaptation et d’atténuation. Un autre programme relatif à la gestion intégrée des risques de catastrophes naturelles et la résilience au Maroc sera mis en place. Dans ce sens, un financement de 200 millions de dollars sera alloué à la réforme des politiques en matière de gestion des risques de catastrophe et d’assurance au profit de 5,85 millions de personnes.

L’agriculture, Une priorité

Dans la région MENA, l’agriculture est pluviale, ce qui la rend particulièrement vulnérable aux écarts de température et de précipitations. Les températures, en hausse, augmenteront encore plus vite dans les pays de cette région du monde. « En 2015, le Maroc a ainsi vu son produit intérieur brut chuter de 1,5 % avec la destruction, par la sécheresse, de la moitié des champs de blé. Si un quart environ de la main-d’œuvre dans la région est employée dans l’agriculture, cette proportion atteint 40 % au Maroc », explique la Banque. Mais il faut s’attendre à un exode vers les villes, à mesure que le changement climatique dégradera les conditions de survie des ruraux. En plus de la surpopulation et de l’aggravation de la pollution, l’accélération des migrations vers les grandes villes côtières de la région expose les populations à un autre risque : la hausse du niveau de la mer.

« Bien conscients des risques, les pays de la région ont commencé à agir », a souligné le vice-président de la Banque mondiale pour la région MENA, Hafez Ghanem, lors d’une conférence de presse organisée le 15 novembre en marge de la COP22 à Marrakech. Et d’ajouter : « En adoptant de meilleures pratiques de gestion de l’eau et en plantant des variétés plus résistantes au changement climatique, le Maroc œuvre pour l’adaptation de son agriculture sachant que, parallèlement, il réduit son niveau d’émissions avec la suppression de la plupart des subventions à l’énergie et la construction d’une immense centrale solaire à Ouarzazate. C’est ce type d’actions globales de lutte contre le changement climatique que nous soutenons dans la région, avec le souci constant de protéger les plus pauvres et les plus vulnérables. »

Cinq engagements en faveur du climat

Le Plan d’action climatique pour la région MENA repose sur cinq engagements qui exploitent les atouts de la Banque en matière de financement climatique, son expérience internationale et sa capacité à tisser des partenariats. Les deux premiers engagements, complémentaires, induisent un déplacement des moyens en faveur de l’action climatique puisqu’il s’agit de pratiquement doubler le soutien à l’adaptation à cette nouvelle donne environnementale. Le but, entre autres, est d’appuyer la protection sociale des plus vulnérables, de mieux planifier les villes et d’anticiper les risques pour protéger les personnes et les biens en cas d’événement climatique extrême. Il s’agit, aussi, de gérer de manière optimale les ressources naturelles et, en particulier, les écosystèmes vulnérables.

Le troisième engagement concerne l’appui aux réformes qui poseront les jalons d’un avenir vert, à l’instar de la suppression des coûteuses subventions aux combustibles fossiles qui favorisent les gaspillages d’énergie ou de la création de réglementations adaptées pour inciter les investisseurs privés à faire le pari des énergies renouvelables. Les deux derniers engagements portent respectivement sur le financement de la transition vers une économie décarbonée, en s’appuyant sur les programmes de la Banque mondiale pour attirer des investisseurs privés et sur ses garanties pour atténuer les risques, et sur la construction de partenariats régionaux dans le but d’inventer des solutions communes face à des défis communs que sont, par exemple, la pénurie d’eau ou l’accès à l’énergie.

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