Pauvreté: le CESE note un «effort considérable»

Dans son rapport annuel consacré à l’année 2015, le Conseil économique, social et environnemental revient sur les fortes disparités présentes au Maroc.

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© Yassine Toumi

Dans son rapport annuel consacré à l’année 2015, rendu public le 13 octobre, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) revient sur la question de la pauvreté au Maroc. Citant un rapport du Haut-commissariat au Plan (HCP), le CESE note que la pauvreté absolue « a fortement baissé au niveau national au cours des deux dernières décennies, pour se situer à 4.2 % en 2014 », et de soulever toutefois une forte disparité selon les milieux : « 8.9 % en milieu rural contre seulement 1.1 % en milieu urbain. »

L’Indice de pauvreté multidimensionnelle (IPM), défini par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), et qui prend en considération les privations cumulées subies par une personne, se situe, quant à lui à 6%, au niveau national. « À cet égard, un effort considérable de rattrapage a été enregistré, sachant qu’en 1990, 58,3 % des Marocains étaient touchés par la pauvreté multidimensionnelle », rapporte le CESE. Et d’expliquer : « La réduction des taux de pauvreté extrême, absolue et multidimensionnelle est due en partie au recul des inégalités de revenus. »

Inégalités sociales et territoriales

En dépit de la réduction de la pauvreté absolue et des inégalités en matière de dépenses de consommation des ménages, le CESE relève que près d’un million de personnes résidant en milieu urbain (soit 5,3 % de la population urbaine totale) vit encore en dessous du seuil de la pauvreté, avec moins de 12 dirhams par jour. Aussi, 13,6 % de la population urbaine est économiquement vulnérable, affichant des dépenses se situant entre 12 et 18 dirhams par jour et par personne. « Les inégalités d’accès aux services sociaux de base sont importantes et contribuent fortement aux inégalités de revenus » explique par ailleurs le CESE. Et de prévenir : « Il convient donc d’œuvrer pour assurer l’égalité des chances et réduire les autres formes d’inégalité (éducation, santé, les autres services sociaux) pour renforcer la cohésion sociale dans le pays. » Le rapport conclut en mettant la lumière sur la nécessité d’accorder « une attention particulière aux droits des personnes les plus vulnérables de la société », (enfants, personnes en situation de handicap et personnes âgées) et les inégalités entre hommes et femmes.

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