Les quatre principaux enseignements des législatives 2016

Par Mohamed Etayea

Le triomphe du PJD, la défaite des salafistes, la montée en puissance du PAM... Ce qu'il faut retenir des élections du 7 octobre.

1— Le PJD est une puissante machine électorale

Au sortir des urnes, le 7 octobre, le PJD s’est affirmé comme la première force politique du Maroc. Il a, une nouvelle fois, prouvé qu’il est le plus puissant des partis en termes d’organisation et de communication. Avec ses discours clairs, simples et son travail sur le terrain, il a pu maintenir son capital confiance et élargir son électorat.

Même s’il ne représente pas l’orientation idéologique générale du pays, ce parti a su tirer profit des erreurs des autres partis et de l’affaiblissement de la gauche. De même, le PJD a pu préserver l’unité du parti, (épargnée par les luttes intestines), et occuper la place désertée par les partis de gauche dans les espaces universitaires, les quartiers, les mosquées et les médias. L’écrasante majorité des Marocains s’est manifestée contre les décisions du gouvernement, mais les discours et l’offre politique de l’opposition ne répondaient pas à ses attentes.

2— Le PAM a absorbé les voix des partis historiques

Le PAM est le premier bénéficiaire du scrutin du 7 octobre. Avec ses 102 sièges à la Chambre des représentants, il a désormais une place importante dans le paysage politique et plus précisément dans l’institution parlementaire. Il a acquis cette force aux dépens des partis historiques comme l’Istiqlal et l’USFP, qui ont récolté respectivement 46 et 20 sièges ainsi que des partis comme le RNI (37 sièges) et le MP (27 sièges).

La classe moyenne aurait pu davantage voter pour la FGD dans une circonscription locale, à l’image de la députée PJD Maelainine. En annonçant sa candidature dans la liste locale, ses électeurs potentiels ont peut-être pensé qu’il n’était pas utile de se déplacer aux urnes, sûrs qu’elle serait élue.

3— L’échec des salafistes

Les deux ex-salafistes Abdelwahab Rafiqi (Abou Hafs) et Hicham Temsamani, qui se sont présentés comme candidats pour ces élections à Fès et Tanger sous les couleurs de l’Istiqlal, n’ont pas récolté suffisamment de voix pour qu’ils soient propulsés sur les bancs de l’hémicycle. Contrairement à certaines analyses, le vote salafiste ne pèse pas encore et aucun des partis n’en a bénéficié de manière directe.

Lire aussi : Les candidats salafistes, les autres perdants du scrutin législatif

4— Échec des politiques dans l’intégration des jeunes du 20-Février

Les jeunes issus du Mouvement du 20-Février sont peu présents dans les Conseils régionaux, le Parlement, les Conseils de villes ou les autres institutions officielles. La majorité de ces jeunes, surtout ceux de la gauche, n’a pas rejoint la vie politique au sein des institutions. Ce dernier point constitue un problème considérable pour la scène politique marocain dans le long terme.

(Editing: Wadii Charrad)