Législatives: Le RNI fait son bilan et dévoile son programme

Le parti de la colombe s'est notamment engagé à maintenir une croissance située entre 4,5% et 5,5%.

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Salaheddine Mezouar. Crédit : Tniouni

La soirée de présentation du programme électoral du parti Rassemblement national des indépendants, le RNI s’est tenue le 15 septembre, à Casablanca. L’occasion pour les ministres du gouvernement Benkirane estampillés RNI de se réunir. Salaheddine Mézouar, Moulay Hfid Elalami, le très discret Mamoun Bouhdoud, Mohamed Boussaid, Mbarka Bouida et Anis Birou étaient tous présents.

Mezouar fait le bilan

Le président du RNI, Salaheddine Mezouar ouvre  la séance. D’emblée, il dresse le bilan de cette dernière législature affirmant : « que le travail des institutions soit complémentaire et non dans la confrontation. Il n’y a pas d’esprit de cohabitation au Maroc ». Avant de se lancer dans une plaidoirie sur le rôle institutionnel de l’opposition. Selon lui, cette dernière doit « opposer un programme à un autre programme, une solution à une autre, ne pas faire uniquement dans le discours ».

Il résume ces dernières cinq années en : « cinq ans de débats politiques, de personnalisation et d’aucune maturité ». En bref, pour lui, il faut : « renforcer la résilience, créer un pacte social entre le gouvernement, le secteur privé et public ». Il rappelle également les réalisations du gouvernement, en soulignant la méthode pragmatique adoptée qui a permis : le plan d’accélération industrielle, le plan Maroc Vert et le nouveau souffle que devrait connaître la stratégie touristique.

Une croissance entre 4,5% et 5,5%

La priorité du prochain gouvernement reposerait selon le leader Rniste sur : l’école, la santé, l’emploi et la solidarité. L’ensemble correspond à 25 mesures. Mohamed Boussaid, actuel ministre des Finances monte sur l’estrade à son tour et annonce : « le taux de croissance ne peut être fixé pendant la campagne électorale, car il peut connaître des fluctuations ». Côté chiffres, le RNI prévoit tout de même un taux de croissance compris entre 4,5 et 5,5%. En revanche le taux de croissance non agricole sera d’une moyenne supérieure à 4%. Quant au déficit budgétaire, il se situera entre 2 à 3%. Le taux de chômage n’atteindra pas les 8%. La dette du trésor public sera inférieure à 60% avant 2021. Et les dépenses de l’investissement public seront de l’ordre de 60 milliards de dirhams par an. Autres indicateurs annoncés par le parti : contribution de l’industrie dans le PIB relevée à 23% à l’horizon 2021, taux d’inflation en dessous de 2%, réduction des délais de paiement à 60 jours effectifs et augmentation des IDE de 5% par an.

L’argentier du royaume a également présenté l’approche de son parti en termes d’éducation. Celle-ci se fonde sur trois piliers : le corps des enseignants, les directeurs des écoles publiques et les associations des parents d’élèves. Mohamed Boussaid annonce comme mesure la fixation d’une allocation familiale de 400 dirhams par mois pour la scolarisation des enfants âgés de 3 à 18 ans, pour les familles à un revenu de moins de 1500 dirhams par mois. Il propose également de réduire la fracture entre l’enseignement privé et public en insistant sur la qualité et en encourageant les partenariats entre les deux secteurs. Cinq cents ouvertures de lycées seront programmées dans les cinq ans à venir. Les étudiants bénéficieront d’une aide au logement de 500 dirhams par mois ou une place dans les cités universitaires. La refonte des programmes se réalisera selon une approche pédagogique fondée sur les nouvelles technologies et la miss en place d’un programme de e-learning. Le RNI, une fois au pouvoir (une nouvelle fois) promet la généralisation de la scolarisation à 100% des filles et des garçons.

Généralisation du Ramed

Quant à Mbarka Bouida, elle a exposé les thèses du parti en matière de santé et de jeunesse. Elle souligne que : « le Ramed n’a pas été suffisant » et propose « d’opérationnaliser la généralisation de la couverture médicale y compris aux 10 à 12 millions de personnes éligibles au Ramed ».  Pour se faire, il est question tout d’abord d’une augmentation du budget de la santé de 7% dans le budget général de l’État. La ministre déléguée aux affaires étrangères parle aussi d’une refonte de la carte des soins, en définissant un niveau de qualité de service minimum sur le plan des infrastructures sanitaires, du personnel médical et de proximité des centres médicaux. Des cliniques mobiles notamment de maternité devront desservir l’ensemble des zones rurales. Des mesures seront prises afin d’encourager l’utilisation des médicaments génériques.

La question de l’emploi a également été traitée par les membres du RNI. Les stratégies sectorielles devront axer leur portée sur la création d’emplois, mais également, des secteurs comme celui de l’économie sociale, l’artisanat et la culture. Le RNI compte également poursuivre l’application du statut d’auto-entrepreneur pour encourager l’insertion des jeunes dans le marché de l’emploi. A cet effet, le réseau des compétences marocaines à l’étranger sera mobilisé. L’intégration progressive des activités informelles à l’économie est également à l’ordre du jour, ainsi qu’un fonds de soutien des start-up. Les Rnistes comptent appliquer une exonération de la TVA sur tous les investissements de la création à l’extension d’activité. De même, ils œuvreront  pour une réduction des charges patronales et salariales de 50% pour les salaires de moins de 3000 dirhams. Instaurer une zone franche par région pour développer la compétitivité des territoires fait également parti des promesses du parti de la colombe.

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