Le Maroc prend position sur les élections présidentielles au Gabon

Le Maroc appelle « à la retenue et à la sagesse » après les élections présidentielles gabonaises.

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Le président gabonais Ali Bongo Crédit: AFP

Le Maroc a appelé le 9 septembre « à la retenue et à la sagesse » au Gabon, en pleine crise post-électorale après la présidentielle du 27 août. Un communiqué du ministère des Affaires étrangères dénonce « les appels à la violence lancés par certains candidats », « en vue de conditionner l’issue des recours devant la Cour Constitutionnelle ».

La réélection d’Ali Bongo avec 49,8 % des voix est contestée par l’ancien cacique du régime devenu opposant Jean Ping. L’après-scrutin a été marqué par de violentes manifestations qui ont plongé le pays dans une grave crise politique. Ping a saisi la Cour constitutionnelle, mais a averti que le Gabon connaîtrait « une instabilité durable et profonde » si cette institution ne lui donnait pas raison.

Notre ami Ali

Le Maroc « suit avec attention l’évolution de la situation au Gabon depuis l’annonce des résultats de l’élection présidentielle qui a été un moment d’expression démocratique », précise le communiqué, reconnaissant ainsi les résultats des élections donnant Ali Bongo vainqueur. Le reste de la communauté internationale, en revanche, réclame un recomptage des bulletins de vote, après des résultats suspects dans le Haut-Ogooué. Dans la province natale du chef de l’État sortant, le taux de participation a officiellement atteint plus de 99 % lors du scrutin présidentiel.

Mohammed VI est traditionnellement un proche allié du président gabonais Ali Bongo, partenaire incontournable pour la diplomatie marocaine en Afrique. Les deux hommes se connaissent depuis l’enfance, dans les traces de l’amitié qui liait Hassan II au président Omar Bongo, père d’Ali Bongo. Ils se rendent régulièrement visite.

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« Les appels à la violence lancés par certains candidats (…) n’ont pas leur place dans un processus démocratique », affirme le ministère de Salaheddine Mezouar, se disant « fortement attaché à la stabilité » du Gabon. De tels appels « ne sont pas compatibles avec l’expression démocratique et le respect de l’État de droit (…) ».

Le Royaume appelle à « la retenue et à la sagesse pour préserver la stabilité de ce pays frère et épargner au peuple gabonais les affres de la division ». Et il met en garde : « toute autre issue serait fatale pour le Gabon, mais aussi pour la stabilité de l’ensemble de la sous-région ».

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